Marc Márquez est devenu septuple champion du monde de MotoGP, le premier avec Ducati après avoir écrit sa vie chez Honda. Proche de tout arrêter avant l'opération de la dernière chance, le Catalan a fait le choix de se relancer chez Gresini avant de triompher avec une Ducati officielle. Ce titre-là est peut-être son plus beau car il représente vraiment le pilote qu'il est.
C'était l'opération de la dernière chance et c'était du quitte ou double : martyrisé par un nombre incalculable de chutes en tous genres, le bras gauche de Marc Márquez pouvait soit survivre, soit finir amputé. On en était là en 2020, quand les chirurgiens du Catalan ont décidé de lui tordre l'humérus droit pour qu'il puisse redevenir un pilote de MotoGP.
Le grand rival de Valentino Rossi était au plus mal, vaincu par les excès en course, les dépassements et les manœuvres dingues et tous les passages sur le billard qui en ont découlé. Márquez a compris qu'il n'était pas immortel et qu'aussi flamboyant qu'il puisse être, sa carrière allait prendre fin.
Gresini, le choix qui a tout changé
Chez Honda, sa maison de toujours, là où il avait tout conquis, le temps des victoires était révolu depuis longtemps. Les performances du HRC étaient indignes du talent du natif de Cervera, sextuple champion du monde de la catégorie reine avec la firme japonaise. Et MM93 n'est pas fait pour le milieu, voire le bas de la grille. Même avec un salaire phénoménal avec un chèque annuel à 8 chiffres, le jeu n'en valait plus la chandelle.
Márquez n'avait plus grand-chose à prouver, si ce n'est à lui-même et c'est bien le plus important, surtout quand on a autant d'orgueil. Alors il a coupé le cordon et il est parti chez Gresini. Oui, un team satellite, et même pas le "meilleur" pour Ducati qui proposait à Pramac le même guidon qu'à son team officiel quand l'équipe de Nadia Padovani devait se contenter de la version antérieure.
Repartir du bas fut la meilleure décision de MM93. D'une part, car il est redevenu compétitif en compagnie de son frère cadet Álex. D'autre part, parce qu'il a retrouvé le goût de la victoire (en République tchèque, en Autriche et au Japon) et celui de se battre pour la gagne à chaque sortie.
Et au vu de ses performances, il a devancé Jorge Martín pour devenir le coéquipier de Francesco Bagnaia, quand bien même le "Martinator" était programmé pour monter chez les Rouges. Son titre de champion n'y a rien fait, pas plus que le boycott de nombreux fans et acheteurs de Ducati, furieux de voir le rival du Doctor chez eux. Mais Gigi dall'Igna et David Tardozzi ne sont pas fous : ils avaient bien vu, comme tout le monde finalement, que Márquez était redevenu le meilleur, moins casse-cou, plus raisonnable mais toujours aussi flamboyant. Dommage pour le suspense en 2025, tant mieux pour la légende du Catalan qui a surclassé la concurrence et se focalise déjà sur 2026 pour écrire encore quelques lignes supplémentaires à son palmarès démesuré.