Présidence de la FIA : la justice française ne suspend pas l'élection mais ordonne un procès

Présidence de la FIA : la justice française ne suspend pas l'élection mais ordonne un procès
Présidence de la FIA : la justice française ne suspend pas l'élection mais ordonne un procèsPhoto par FLORENT GOODEN / FLORENT GOODEN / DPPI VIA AFP

Le tribunal judiciaire de Paris n'a pas suspendu la tenue de l'élection à la présidence de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) prévue le 12 décembre mais a ordonné, mercredi, la tenue d'un procès pour examiner le processus électoral.

Le juge a considéré que l'élection pouvait bien se tenir la semaine prochaine à Tachkent, en Ouzbékistan, mais que des juges du fond devraient se pencher sur la régularité du scrutin, contesté par la Suissesse Laura Villars, qui avait saisi la justice française et avait été entendue le 10 novembre.

"Le juge des référés a retenu que ce litige relevait du fond, et nous poursuivrons donc ce procès contre la FIA devant les juges du fond. Une première audience est prévue le 16 février 2026. Cette décision confirme que rien n’est tranché: le débat sur les manquements dénoncés commence maintenant", a expliqué dans un communiqué Me Robin Binsard, avocat de Mme Villars, qui souhaitait déposer sa candidature à la présidence de l'instance.

"L’élection du 12 décembre 2025, organisée avec un seul candidat, se tiendra comme prévu. Sa validité, compte tenu des contestations soulevées, pourra être examinée, remise en cause ou annulée par le tribunal", ajoute le conseil de la pilote suisse de 28 ans.

Mme Villars souhaitait se présenter à cette élection, tout comme l'Américain Tim Mayer, ancien commissaire sportif de la FIA. Mais le règlement du scrutin impose de présenter une liste de vice-présidents issus des différents continents. Or une seule personnalité venant d'Amérique du Sud est éligible et elle a accepté de figurer sur la liste du président sortant, l'Emirati Mohamed Ben Sulayem.

"Un tribunal français a rendu sa décision le 3 décembre et a confirmé que l'élection à la présidence de la FIA pourrait bien avoir lieu le 12 décembre lors de l'assemblée générale de la FIA", a de son côté commenté auprès de l'AFP un porte-parole de la FIA.

"La FIA reste concentrée sur cette assemblée générale et échange avec ses membres sur d'importantes problématiques liées aux sports mécaniques mais aussi à la mobilité automobile", a-t-il ajouté.

Ancien pilote de rallye, Mohamed Ben Sulayem a succédé fin 2021 au Français Jean Todt. Son premier mandat a été mouvementé. Il s'est notamment mis à dos les pilotes de F1 et de rallye pour avoir imposé de grosses amendes en cas d'utilisation de mots grossiers lors des retransmissions télévisées.

Devant le tollé suscité par cette mesure, il a finalement décidé de réduire de moitié le montant des amendes. En avril dernier, Robert Reid, vice-président de la FIA chargé du sport et proche de Ben Sulayem, avait démissionné en critiquant vertement la gouvernance du président, évoquant un manque de transparence.