"Quand tu touches 210.000 euros par mois, non". Téji Savanier a déjà senti beaucoup mieux le jeu que ça. Chambré par un spectateur alors que Le Puy (N2) infligeait une humiliation à Montpellier en 1/32 de finale de la Coupe de France (4-0), le meneur a répliqué peu finement sur son ressenti quant à la situation de son club, dernier du championnat et ensablé façon Pierre Richard dans La Chèvre.
Savanier au piquet
Alors que les cadres (Savanier, Benjamin Lecomte, Jordan Ferri, Wahbi Khazri qui, selon L'Equipe, disposent de rémunérations mensuelles à 6 chiffres) ont fortement poussé pour écarter Michel der Zakarian, le retour de Jean-Louis Gasset a démontré que le mal est beaucoup plus profond. Depuis la dernière victoire de la Paillade, le 10 novembre contre Brest, le bilan est famélique : 2 points en 5 matches. On est bien loin du sursaut d'orgueil aperçu contre Auxerre à la Mosson (3-2), le 22 septembre, il y a une éternité. Largement pire défense du championnat avec 38 buts encaissés en 15 journées, Montpellier ne marque qu'un but en moyenne par match. Rien ne va en somme.
Pour les 50 ans du club, difficile de faire pire. C'est probablement la fin d'un cycle, voire d'une ère et la famille Nicollin pourrait, en cas de descente, se désengager de l'institution créée par le paternel Loulou. Salaires trop élevés, fonctionnement clanique : Montpellier sombre et 4 points d'écart avec Saint-Etienne, barragiste, et Angers, premier non-relégable, semblent un océan. La chute de revenus issus de la vente des droits TV a assommé la Paillade, et plus particulièrement Laurent Nicollin qui, médiatiquement, a paru plus pressé de défendre son ami Vincent Labrune qu'à s'occuper de son effectif et son vestiaire. Acculé, il a retiré vendredi le brassard de capitaine à Savanier, décision assortie d'une sanction financière de 60.000€, reversée à une association, et sportive puisqu'il sera sur le banc au coup d'envoi contre Lyon ce samedi soir.
À la recherche de liquidités, le MHSC veut exfiltrer les cadres aux émoluements mirobolants et ne peut retenir personne, à commencer par Joris Chotard, tout proche d'un départ en Bundesliga fin août avant de rester dans l'Hérault. Mousa Al-Tamari et Arnaud Nordin, très incertain contre l'OL, ont aussi une belle cote mais dépouiller un secteur déjà à la peine monterait d'encore quelques décibels l'annonce d'une descente annoncée.