Si l'Olympique de Marseille propose d'excellents chiffres offensifs, ceux-ci sont dépréciés par le nombre de buts encaissés depuis le début de saison. Cela fait 40 ans que l'OM n'a pas aussi mal défendu. Recrutement hasardeux, blessures, suspensions : rien n'a été épargné à Roberto de Zerbi, au point que Gerónimo Rulli ne peut plus sauver la boutique comme il a pu le faire pendant une grande partie de la saison.
Vers un 7e match consécutif sans stabilité
L'entorse du genou de Leonardo Balerdi met l'OM dans une position délicate pour la fin de saison. Car malgré les critiques, l'Argentin est le patron de la défense, l'homme par qui les circuits de passes débutent. Nul ne sait encore s'il reportera les couleurs phocéennes car il devrait être sollicité cet été. Son absence entraîne de l'incertitude derrière. De Zerbi doit composer avec Derek Cornelius qui n'est pas niveau requis, Luiz Felipe dont la venue cet hiver reste un mystère jusqu'à présent, et des joueurs contraints de changer de poste. Au point que le retour de blessure d'Amir Murillo devient une planche de salut !
Si Geoffrey Kondogbia a pu dépanner à l'Atlético de Madrid dans une défense à trois, il est notoire qu'il n'est pas à l'aise et qu'il manque de vitesse par rapport à l'expression collective prône de Zerbi. Et avec Cornelius qui n'est pas non plus un as dans ce domaine, jouer dans le dos relève de l'évidence pour les adversaires. Kondogbia, Cornelius et Murillo n'ont même pas pu avoir de continuité à un poste spécifique, devant couvrir deux postes à la fois. Pour autant, pas question de passer à une défense à quatre. Donc Pierre-Emile Höjbjerg pourrait colmater à son tour, alors qu'il revient de blessure. Et la dernière rumeur fait état d'une titularisation d'Ulisses Garcia.
La victoire contre Toulouse (3-2) n'a pas été si simple et, cette fois-ci, c'est Monaco qui se présente avec des arguments bien plus solides, même si l'équipe d'Adi Hütter n'est pas une référence non plus en défense. Selon toute vraisemblance, RDZ devra encore faire évoluer derrière, ce qui posera des problèmes d'automatismes, en particulier sur les coups de pied arrêtés. Depuis les victoires contre Angers et Saint-Étienne, l'OM n'a plus pu aligner la même défense deux fois d'affilée. Ce rafistolage n'est pas étranger dans la mauvaise passe collective olympienne. Selon toute logique, le technicien italien alignera une 7e mouture différente consécutivement. Pas de quoi rassurer au moment d'affronter l'escouade offensive monégasque, assurément la plus étoffée de Ligue 1 derrière le PSG.
Ce qui demeure très surprenant dans la construction de l'effectif marseillais, c'est d'avoir confié à des joueurs davantage formatés pour évoluer en bloc bas à un entraîneur qui veut jouer avec une ligne défensive résolument haute, avec un pressing constant. Dans un autre contexte, le bricolage aurait pu être moins problématique. Dès lors, l'absence de plan B, ou plutôt la volonté de n'appliquer qu'un plan A, peut coûter beaucoup de points à l'OM. Néanmoins, le calendrier de fin de saison est abordable, ce qui devrait éviter au club une mauvaise surprise au soir de la 34e journée.