Le voilà donc l'égal de Fausto Coppi. Pour la 5e fois de sa carrière, Tadej Pogacar a remporté le Tour de Lombardie. Mais contrairement au Campionnissimo, lui l'a fait consécutivement. Un exploit monumental, forcément. À nouveau, le Slovène a outremangé la concurrence avec une attaque létale dans le Passo di Ganda, à un peu plus de 36 kilomètres de l'arrivée.
Le numéro de Simmons
Dans cette édition allant de Côme à Bergame, avec donc le Ghisallo en début de course, une échappée à 14 est partie avec du beau monde : Quinn Simmons, Pello Bilbao, Filippo Ganna entre autres. Elle a longtemps compté plus de 3 minutes d'avance.
Simmons a voulu la jouer solo. Bonne intuition : il a ainsi basculé en tête du Passo della Crocetta avec près d'une minute d'avance sur le reste du groupe emmené par Ganna. Au sommet du Zambla Alta, le champion des Etats-Unis conservait plus de 3 minutes de marge sur le peloton des favoris dont ont été éjectés Thymen Arensman et Ben Healy.
Grand fusil
Il restait 60 kilomètres jusqu'à Bergame et UAE continuait son travail de protection de Tadej Pogacar alors que se profilait le Passo di Ganda qui devait être le théâtre du premier coup de force du Slovène. Avec encore 4 coéquipiers, le champion du monde avançait dans un fauteuil, tandis que Simmons n'avait plus que 2 minutes d'avance.
Après un dernier relais de Rafal Majka pour la dernière course de sa carrière, le rythme est monté d'un cran avec Jay Vine alors que les plus forts pourcentages n'étaient pas encore en vue. Il ne restait que Remco Evenepoel, Michael Storer (futurs 2e et 3e). et Paul Seixas (7e à Bergame) dans les roues tandis qu'Egan Bernal, Primoz Roglic et Julian Alaphilippe ont dû se ranger.
Même pas besoin d'attendre le relais d'Isaac del Toro pourtant dans une forme étincelante : Pogacar a mis une mine à 5,5km du sommet et personne n'a pu le suivre.
Le Pac-Man irisé a gobé Simmons à peine deux bornes plus haut et l'a recraché quelques secondes après. L'Américain réalisera l'exploit de terminer 4e. Avec plus d'une minute d'avance à la bascule et seulement le mur du Colle Aperto dans les derniers kilomètres, l'affaire était entendue, sauf cataclysme, qui n'est évidemment pas arrivé.
À 27 ans, Pogacar remporte son 10e Monument. Seuls deux lui résistent encore : Milan-San Remo et Paris-Roubaix. Ces courses-là lui résisteront-elles encore bien longtemps tant sa suprématie grandit de saison en saison ?