Si Monsieur Willy Delajod, a attiré l'attention de tous après la rencontre face à Lille samedi (1-1), les erreurs (ou non) de jugement de l'arbitre ne doivent faire oublier une conclusion importante en cette fin d'année 2024 : l'Olympique de Marseille de Roberto De Zerbi est en train de prendre forme pour de vrai ! Et ça ne peut qu'être une véritable satisfaction malgré la désillusion subie en toute fin de match.
Les supporters marseillais, eux, n'ont pas hésité à applaudir et à remercier leurs joueurs à la fin du match, malgré le résultat, en somme, pas favorable pour leur équipe. Mais Dieu sait à quel point ces derniers seront toujours intransigeants avec les leurs. Mais le simple fait de les avoir animés après les 90 minutes est la preuve que les choses commence à tourner comme ils l'espéraient à l'annonce du nouveau coach l'été dernier.
"C'était un grand match contre une grande équipe, plus sûre de ses propres moyens et qui se connaît depuis plus longtemps, a avoué De Zerbi. Je crois qu’on a mieux joué ce soir que contre Monaco (2-1) et qu’on méritait de gagner. Nos occasions viennent de notre qualité de jeu, les leurs de nos erreurs. Et on a pris un but seulement à la fin, sur coup de pied arrêté. Le match était très équilibré, mais je crois que si une équipe devait s’imposer, c’était l’OM".
La patte Roberto De Zerbi à l'œuvre sur le but de l'OM
Au-delà du caractère et de l'attitude montrés par ses joueurs, des facettes de jeu si bien connu du technicien italien se sont enfin vu à domicile, et ce, notamment sur le but marseillais. Si l'OM joue en 3-4-2-1 sur le papier, sous De Zerbi, ce schéma n'a que pour objectif d'être constamment modulable en fonction de là où se positionne l'équipe sur le terrain. Et sur l'action amenant au but, celle-ci démarre de son camp, des pieds de Geronimo Rulli.
Et c'est dans un 3-3-2-3 - avec le gardien argentin comme relanceur pour créer un surnombre – que l'équipe se place au départ : Balerdi et Kondogbia écarte pour offrir deux solutions courtes à Rulli; se trouve ensuite la deuxième ligne avec Rongier, Højbjerg et Murillo qui écarte bien à droite; Rabiot et Greenwood sont cette troisième ligne bien au milieu; et enfin, Merlin, Maupay et Luis Henrique sont devant.

L'Argentin décide alors de passer par la droite et joue court vers Balerdi, qui n'a que pour seule solution d'écarter vers Murillo. Rapidement, le Panaméen oriente vers l'avant et voit comme possibilité de passe de servir Luis Henrique. Ce dernier fait l'effort de faire un bon appel, redescendant ainsi d'un cran pour offrir une solution à son coéquipier sur la ligne de touche.

Dès lors, les Marseillais cassent une première ligne de pression, cinq joueurs adverses ayant été aspirés par le ballon à cause de son pressing haut. Le Brésilien, lui, se retrouve au même niveau que les deux milieux du schéma de départ (Greenwood et Rabiot). Il n'aura plus qu'à faire jouer son QI football.

Il lui suffit d'une passe sans contrôle dans la direction du point de fixation de son équipe (Maupay) pour éliminer trois joueurs de son équipe. Gudmundsson, qui était au marquage sur lui, est battu, et une nouvelle ligne de pression est cassée par les Marseillais, notamment grâce à un appel de Greenwood qui avait deux joueurs à ses trousses.

Là, l'attaquant français rejoue en une touche pour Luis Henrique, qui s'est projeté vers l'avant pour proposer le une-deux, avant de lancer dans la profondeur Rabiot, seul, la défense ayant été aspirée. L'international français se retrouve en position d'attaquant et n'a plus qu'à faire parler sa qualité de percussion et son physique tout-terrain.

Le milieu de terrain marseillais perce donc sans souci la défense lilloise jusqu'à se retrouver à l'entrée de la surface de réparation. En un contre un face au dernier défenseur lillois, il profite du fait qu'il n'est pas pressé pour servir tranquillement Merlin à gauche. Ce dernier n'a plus qu'à faire parler sa qualité technique pour conclure et ouvrir le score. Un but made in Roberto De Zerbi.
"Depuis Auxerre (défaite 3-1), quelque chose s’est déclenché dans la tête des joueurs. On reste sur trois victoires et un nul et sur deux matchs très bien joués au Vélodrome. Mais on est en construction. Lille ou Monaco sont des équipes construites depuis plusieurs années", a ajouté De Zerbi.
"Nous, on a tout révolutionné. La grande différence entre Lille ou Monaco et nous, c’est la conscience et la connaissance de notre jeu, de nos joueurs. Il faut un peu de temps. Mais on est 2ᵉ, avec 30 points en 15 matchs et ça n’est pas rien", a-t-il conclu.
Voilà quelque chose qui ne peut que donner de l'espoir au peuple Olympien. Roberto De Zerbi va encore avoir une semaine pour travailler ses principes de jeu avec son groupe avant le match contre Saint-Etienne, pour qu'ainsi les automatismes continuent à s'instaurer. Ensuite viendront les vacances des fêtes de fin d'année que l'OM passera avec sérénité puisque la 2ᵉ place a été acquise après le nul de Monaco à Reims (0-0). Rien de mieux pour commencer 2025 dans le calme et la bonne humeur. Ensuite, le temps fera bien les choses. Marseille doit simplement être patient.