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Monaco - Fenerbahçe : pour la finale de l'Euroleague, la parole est à la défense

Mam Jaiteh et Mike James ont compilé 13 rebonds à eux deux
Mam Jaiteh et Mike James ont compilé 13 rebonds à eux deuxOmer Taha Cetin / Anadolu via AFP
Monaco et Fenerbahçe ont accédé à la finale du Final Four d'Euroleague notamment en dressant des barbelés en défense. Pour la Roca Team, l'objectif sera de rééditer sa performance en limitant au maximum les tirs extérieurs du club turc.

Dès les premières minutes, un indicateur montrait clairement que l'Olympiakos n'était pas une soirée exceptionnelle. Alors que la défense de Monaco cherchait encore ses marques sur le parquet, le club du Pirée a enchaîné les tirs ouverts faisandés, à l'image de Sasha Vezenkov, en faillite totale vendredi soir. 

Petit à petit, la tenaille dessinée par Vassilis Spanoulis a enserré le vainqueur de la saison régulière d'Euroleague. Le MVP 2023 n'a jamais pu trouver sa respiration, cuit à l'étouffée par la Roca Team. Dans cette deuxième finale, seul Evan Fournier avait la bonne clef pour ouvrir la serrure : 31 points inscrits sur les 68 de son équipe.

Une prépondérance qui a eu son revers : les systèmes de Georgios Bartzokas ont souvent poussé le Charentonnais à forcer ses shoots, sans toujours l'espace pour ajuster la mire. Le seul à s'être mis au niveau du numéro 94 est Nikola Milutinov. Dans la peinture, il a causé de vrais problèmes aux Monégasques (8 points à 3/4 au tir, 2 rebonds, 4 contres, 15 d'évaluation) mais il a trop peu joué (à peine 18'11) pour infléchir le résultat. 

Si, en termes de balles perdues, les deux équipes ont fait jeu égal avec 14 turnovers de part et d'autre, l'agressivité au rebond (41 dont 12 offensifs contre 33 dont 9 offensifs) et la vivacité en défense (10 interceptions à 7) ont été en faveur du club du Rocher qui n'a jamais surclassé les Grecs mais qui, sans y paraître, a toujours pris une longueur d'avance à partir du deuxième quart. 

Lors du Game 5 des 1/4 de finale contre le Barça, Georgios Papagiannis avait été l'incontestable facteur X, Spanoulis a pu compter sur 9 joueurs totalement dévolus à leur mission, avec une prime pour Alpha Diallo et Jarod Blossomgame qui ont pris la vague de Mike James et ses 29 d'évaluation. Soucieux de maintenir cette cohésion collective, "Kill Bill" a même laissé trois joueurs sur le banc (Papagiannis, Terry Tarpey et Vitto Brown). 

Collectivement, le Fener a placé 6 joueurs avec une évaluation égale ou supérieure à 12 contre le Panathinaïkos. C'est deux de plus que Monaco. Cela témoigne d'une savante répartition des rôles au sein de l'équipe de Saras Jasikevicius. Dans les chiffres, deux secteurs sont en faveur du club turc dans l'analyse à distance avec Monaco : les balles perdues (9 contre 14) et l'adresse à trois points (41,2% de réussite pour le Fener avec 14 shoots rentrés, contre 29,4% pour la Roca Team et seulement 5 tirs scorés). 

Cette capacité à aligner les tirs primés peut être la clef pour le Fener et Monaco devra savoir verrouiller les extérieurs pour empêcher tout successeur de Fournier de partir en combustion spontanée.