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"Mon rêve depuis que je suis gamine", se réjouit Sofia Goggia à propos des JO

Sofia Goggia à Garmisch-Partenkirchen.
Sofia Goggia à Garmisch-Partenkirchen.KERSTIN JOENSSON/AFP
Les Jeux olympiques d'hiver restent un "rêve depuis que je suis gamine", explique Sofia Goggia, star du sport italien et pétillante championne olympique 2018 de descente, qui sera l'une des protagonistes de la prochaine édition organisée dans son pays dans un an (6-22 février 2026).

QUESTION : Que représentent pour vous ces Jeux olympiques qui auront lieu en Italie ?

RÉPONSE : "Qu'ils aient lieu en Italie ou pas, pour moi les Jeux olympiques, ce sont ces cinq anneaux olympiques le long de la piste, une fascination irrésistible. C'est cette journée qui arrive tous les quatre ans où tu dois répondre présent. Cela a toujours été mon rêve depuis que je suis gamine et cela le reste. Mais je n'y pense pas encore, je n'imagine pas encore à quoi cela ressemblera et ce qui se passera, car je suis en plein dans un processus où je prends les jours les uns après les autres. Les Jeux, j'y penserai quand j'y serai."

Q : Vous revenez d'une grave blessure (double fracture tibia-malléole de la jambe droite il y a tout juste un an) est-ce que dans les moments les plus douloureux de votre convalescence, ces JO ont été une source de motivation ?

R : "La blessure et la rééducation ont été très dures, pendant deux mois, je suis restée coincée chez moi, sans pouvoir bouger. Ce que je voulais avant tout, c'était avoir la possibilité de regagner une épreuve de Coupe du monde, c'est ce sur quoi je me suis concentrée et c'est ce qui m'a motivée. Maintenant que j'y suis parvenue après tant d'efforts (elle a remporté le super-G de Beaver Creek, puis la descente de Cortina d'Ampezzo, NDLR), je continue de poursuivre mes rêves et de prendre le maximum de ce que chaque jour de course me donne."

Q : Est-ce que les courses olympiques devant votre public à 33 ans seront les plus importantes de votre carrière ?

R : "C'est sûr, parce que les autres courses font partie du passé et la course la plus importante est toujours la prochaine (...) J'étais à Paris l'été dernier pour voir les Italiennes remporter le tournoi olympique de volley, j'ai vu la joie et l'enthousiasme que cela avait suscité. Selon moi, il y a aura encore plus de joie dans un an, avec beaucoup de spectateurs pour nous encourager, cela sera l'apothéose du ski."

Q : Après des JO en Corée du Sud (2018) et en Chine (2022), vous skierez cette fois sur une piste, l'"Olimpia delle Tofane", qui fait partie des classiques de la Coupe du monde…

R : "Mes deux précédentes expériences olympiques ont eu lieu sur le continent asiatique dans des cathédrales dans le désert (expression italienne pour désigner des éléphants blancs, sites construits à grands frais sans utilisation après les JO, NDLR). Je suis heureuse de faire les Jeux à Cortina, c'est un lieu qui représente tant dans ma carrière (elle s'y est imposée à quatre reprises, NDLR), une piste superbe. Chaque journée que je passe à Cortina est une belle journée."

Q : Quels enseignements tirez-vous de vos deux précédents JO ?

R : "En 2018, j'ai réalisé mon rêve, j'étais N°1 mondiale en descente, j'avais remporté la descente pré-olympique en 2017 et tout le monde s'attendait à ce que je gagne. J'étais concentrée, mais j'ai vécu ces Jeux sans pression, comme si c'était un jeu, car les JO, cela reste un jeu. Beaucoup d'athlètes se mettent tellement de pression pour les Jeux ! En 2022, c'était des Jeux super-désespérés (elle s'était blessée en chutant lourdement à Cortina, 23 jours avant la descente olympique, NDLR), je suis arrivée en mauvais état, sans être sûre de pouvoir faire la descente. J'ai loupé la médaille d'or pour 16/100ᵉ, cela me taraude encore, mais cette médaille d'argent était un miracle. Ce que je retiens, c'est que quand on fait les Jeux, il faut voir leur grâce, pouvoir jouer et avoir conscience de réaliser son rêve pour faire abstraction de la pression."