Baïssangour « Baki » Chamsoudinov, une ceinture à l'ARES avant d'enfin découvrir l'UFC ?

Sébastien Gente

Baki en route pour l'UFC ?PFL Europe via Bestimage / Bestimage / Profimedia

Pour ce qui sera sans doute son dernier combat au sein de l'organisation ARES, Baïssangour « Baki » Chamsoudinov visera la ceinture des mi-lourds ce vendredi soir. Avant le grand saut vers l'UFC ?

C'était l'un des évènements MMA en France de l'année 2024. Le combat au sein de la Professionnal Fighters League (PFL) en mars, opposant une figure de la discipline, Cédric Doumbè, à Baïssangour Chamsoudinov, dit "Baki". Une montée en épingle pendant des semaines, des déclarations fracassantes, une hype énorme...

... et un combat qui a fini par se dégonfler comme un ballon de baudruche. Après deux rounds de haut niveau, c'est une écharde qui a mis fin au combat en faveur de Baki, déclenchant l'hilarité générale sur les réseaux sociaux en termes de moqueries sur Doumbè.

Problème, si Doumbè a retrouvé le chemin de la victoire avant de devenir une personnalité publique plutôt qu'un combattant en participant à des émissions télé, Baki, lui, n'a pas remis les pieds dans un octogone. Et pour cause : personne n'a été capable de monter un combat avec un adversaire digne d'intérêt.

Et encore, cela aurait pu être pire. En 2023, Baki devait affronter Felix Klinkhammer, champion des mi-moyens (welterweight) et plus largement figure de l'organisation ARES. Un combat finalement annulé, le Français ayant échoué à la pesée. Ce devait être l'affiche de ce vendredi soir, mais l'Allemand a renoncé pour des raisons inconnues, abandonnant de par le fait sa ceinture, qui sera en jeu lors de ce combat.

Son adversaire ? Thiago Lima. Un combattant que Baki, chez nos confrères de L'Équipe, a décrit comme "un combattant avec un bon cardio", contre lequel "il ne faudra pas se précipiter". Il est vrai qu'après 14 mois sans combattre, la tentation serait grande de se jeter dans l'octogone tête baissée. Pour gagner, il faudra "faire du Baki". Mais c'est quoi, faire du Baki ?

Pour le savoir, retour sur le combat précédant celui face à Doumbè, celui contre Efrain Escudero lors de l'ARES 16. D'abord un énorme travail de striking, à forte puissance, touchant plus souvent qu'à son tour, avant de passer en mode takedown et d'user son rival sur le premier round par ces incessants changements de rythme. Avant de terminer le travail au deuxième, en passant assez tôt au sol, entre tentatives d'étranglement, ground and pound et coups de poing marteau, pour provoquer un Technical KO absolument logique.

Mais contre Doumbè, stratégie différente : À la première occasion, takedown et travail au sol, sans succès. Logique au vu du talent en striking de son adversaire. User Doumbè au sol avant de porter l'estocade, c'était un plan naturel. Pas moins de 4 takedowns au premier round, il a subi sans trop broncher au deuxième, avant la fin que l'on connaît...

Ce vendredi, ce sera en cinq rounds, et malgré le pedigree de son rival, il sera logiquement le grand favori du combat. Pour son neuvième combat en MMA, il pourrait décrocher la première ceinture de sa carrière. Un dénouement logique au vu de son ascension. Mais après ?

Après ? L'UFC bien sûr. Baki ne dit pas autre chose. "Mon objectif est de devenir le meilleur combattant du monde. Les meilleurs combattants du monde sont actuellement à l’UFC. Donc c’est là-bas qu’il faut aller chercher la ceinture." Sa catégorie des mi-moyens est en plein chambardement, puisque Jack Della Maddalena a détrôné le weekend dernier à Montréal Belal Muhammad. Dans la foulée, c'est tout simplement le n°1 de l'UFC toutes catégories confondues, Islam Makhachev, qui a annoncé vouloir viser la ceinture dans cette catégorie, allant jusqu'à abandonner celle des poids légers.

Une catégorie dense donc, puisqu'on n'a même pas évoqué Sean Brady, Kamaru Usman, Leon Edwards ou Shavkat Rakhmonov. Une catégorie sans véritable patron cependant, depuis que Usman a cédé sa ceinture après 1.267 jours de règne en 2023. En attendant Makhachev, bien sûr. Baki est-il prêt pour un tel défi, à seulement 23 ans ?

Il dit lui-même qu'il pense atteindre son prime "à 26 ou 27 ans". Trois ans pour faire son trou donc, en admettant qu'il rejoigne l'organisation après le combat de ce vendredi. Le plus grand prospect du MMA français a des ambitions, logique, mais le présent avant le futur. Une victoire, la plus impressionnante possible, contre Thiago Lima, et les portes de l'UFC vont probablement s'ouvrir. En 2023, le grand patron Dana White admettait ne pas le connaître. Deux ans plus tard, il va certainement l'accueillir à bras ouverts. Dès l'UFC Paris en septembre ?