Le dernier but de la saison en France aura donc été un chef d'oeuvre. Au bout de la prolongation du barrage, un éclair a traversé Auguste-Delaune et crucifié le Stade de Reims, terrassé par un lob sublime de Gauthier Hein qui, une poignée de minutes plus tôt, avait offert un caviar pour faire basculer ce match à la vie à la mort en faveur du FC Metz.
Du rythme mais peu de tirs
Après le match nul obtenu à Saint-Symphorien la semaine dernière (1-1), Reims était en ballotage favorable au moment de recevoir Metz pour ce barrage retour. Après avoir traversé la finale de la Coupe de France sans l'avoir vraiment disputée (défaite 3-0), les Champenois étaient remontés à bloc en ce début de rencontre, galvanisés par la présence d'Yannick Noah, venu les motiver depuis le début de la semaine.
Pressing haut, impact, envie : le SDR voulait marquer très vite mais Pape Sy s'est interposé pour capter une frappe trop molle de Mory Gbane qui était pourtant dans une situation idéale en retrait (5e) tandis qu'Oumar Diakité (6e) et Keito Nakamura (7e) manquaient le dernier geste.
Après une demi-heure de jeu, Metz n'avait pas tenté le moindre tir et Reims n'avait pas conclu la moindre situation non plus. Attentif, Sy a repoussé d'une main ferme un centre à ras de terre d'Aurelio Buta (36e).
Du rythme, certes, mais finalement peu d'occasions : ce premier acte rappelé aussi l'importance du moment, avec un enjeu exacerbé.
Udol répond à Tia
Pour autant, Reims montrait son envie de frapper vite. Sur le côté droit, Diakité a délivré un excellent centre mais Ange Tia n'a pas pu cadrer sa tête (50e). En réponse, Kevin van de Kerkhof a manqué son enroulé du gauche, avant qu'un hors-jeu ne soit signalé (51e).
Mais ce sont les efforts champenois qui ont été logiquement récompensés. Sur le côté gauche, dans un angle réduit, Tia a été décalé exactement dans le bon tempo avant de placer un ballon imparable côté opposé (57e). Débordé, Koffi Kouao a levé la main pour réclamer un hors-jeu, la VAR a vérifié mais le but a été accordé.
Le KO était proche. Tout juste entré en jeu, Jordan Siebatcheu a réalisé un contrôle orienté qui lui a ouvert le dernier tiers. L'Américain a servi Mamadou Diakhon mais le ballon s'est envolé largement au-dessus (75e).
À 15 minutes de la fin du temps réglementaire, une statistique représentait la difficulté des Grenats à Auguste-Delaune : aucun tir n'avait encore été recensé ! Mais une seule attentive peut suffire. Comme à l'aller, c'est le capitaine Matthieu Udol qui a surgi pour les Lorrains. Après avoir intercepté un ballon dans la surface, il a crocheté Valentin Atangana de l'extérieur avant d'enchaîner du gauche. Sa frappe, légèrement déviée, n'a pas pu être sortie par Yehvann Diouf et a fini dans la lucarne (78e).
La confiance changeait de camp. Entré en jeu, Papa Amadou Diallo a contraint Diouf à capter un ballon enroulé piégeux en deux temps (89e). Junya Ito a aussi eu une balle de match mais Sy n'a pas été surpris (90e+4). Les 7 minutes d'arrêts de jeu étaient interminables pour les Messins, acculés dans leur surface. Malgré la pression mise, Reims n'a pas pu faire la différence.
Hein, deux éclairs de génie
La prolongation a débuté avec une chaude alert sur la cage de Diouf. Trouvé par une talonnade inspirée de Gauthier Hein, Diallo a placé une frappe croisée détournée par le gardien rémois, mais l'attaquant a été signalé en position illicite (95e).
Ito a répondu, avec un petit festival pour se mettre sur son pied gauche à l'entrée de la surface mais le Japonais n'a pas cadré (101e).
Hein a quitté Auxerre l'été dernier pour revenir dans son club formateur et retrouver Udol, son grand ami. Cette complicité a pris tout son sens quand le capitaine s'est arraché pour tacler un ballon sur le côté gauche. Le cuir a traversé le terrain pour arriver dans les pieds du meneur de jeu qui a attiré trois Rémois... pour mieu talonner en direction d'Alpha Touré qui a eu le temps de contrôler et de frapper fort au premier poteau pour placer Metz en tête (110e).
Les Champenois avaient 10 minutes pour arracher la séance de tirs au but. Mais sur un ballon dégagé, Hein a récupéré à 40 mètres des cages adverses. Sans contrôle, il a lobé Diouf d'une frappe du gauche téléguidée qui envoyait Metz en Ligue 1 (114e)
Reims était définitivement à terre et, au coup de sifflet final, les Lorrains sont allés fêter leur retour parmi l'élite devant leur parcage rempli à ras bord et évidemment aux anges. Un an après être tombé en barrage, Metz prend sa revanche et retrouve la Ligue 1 !