Désormais vainqueur de la mass start des JO 2010 après la disqualification pour dopage du Russe Evgeny Ustyugov, Martin Fourcade s'apprête à recevoir avec "fierté" mais sans "frustration" sa sixième médaille d'or olympique, seize ans après Vancouver lors des JO 2026 de Milan-Cortina.
"Je prends ce titre avec beaucoup de satisfaction parce que c'est une médaille que j'aurais mérité à l'époque et parce que j'ai beaucoup milité pour un sport propre. C'est un sentiment de satisfaction de voir que même seize ans après, justice peut être faite", a assuré jeudi à l'AFP Martin Fourcade, à l'occasion d'une rencontre avec les médias organisée chez son équipementier à Saint-Jean-de-Moirans (Isère).
"Il y a aussi de la fierté. Ça me permet d'être champion olympique sur trois olympiades différentes, ça me positionne aussi dans un parcours plus long", a ajouté le Pyrénéen de 37 ans, le Français le plus titré de l'histoire des Jeux olympiques avec désormais six médailles d'or amassées entre 2010 et 2018.
Initialement en argent sur la mass start de Vancouver, Martin Fourcade a récupéré le titre olympique de la discipline – comme l'a officialisé mi-septembre le CIO – après le rejet en mai dernier de l'ultime recours du vainqueur initial, le Russe Evgeny Ustyugov, contre sa disqualification pour dopage.
"La récupérer maintenant, je le vis avec beaucoup de sérénité", a assuré Fourcade, qui a dominé son sport dans les années 2010 avant de prendre sa retraite sportive en 2020.
"Il n'y a pas de frustration, car cette médaille d'argent à l'époque, c'était un titre pour moi, peu importe la couleur", a expliqué le biathlète, entré dans une nouvelle dimension à Vancouver, lui qui, à 22 ans, n'était jamais monté sur un podium de Coupe du monde auparavant.
"C'est un moment fondateur dans mon parcours d'athlète, je me suis construit autour de cette médaille. Après 2010, je suis en mission, être champion olympique est désormais le rêve de ma vie. Si j'avais gagné l'or dès Vancouver, est-ce que j'aurais eu la même envie ? Je ne sais pas."
Engagé toute sa carrière pour la lutte contre le dopage, Fourcade estime aussi que ce titre permet de "boucler la boucle".
"Je ne l'ai jamais fait (s'engager contre le dopage, NDLR) pour avoir une récompense, je l'ai fait parce que ça me tenait à cœur, c'était un besoin dans un sport d'endurance où la crédibilité des sportifs est parfois mise à mal. Aujourd'hui, cette médaille, ce n'est pas une récompense, mais c'est un peu une conclusion."