C'est le retour de Marcelino García Toral en France et l'enjeu est important pour Villarreal, le club qu'il a dirigé de 2013 à 2016 avant de revenir le mois dernier, quelques semaines à peine après son départ précipité de l'Olympique de Marseille.
Toujours en dents de scie
Invaincu jusqu'au weekend dernier, le technicien asturien a vécu aux premières loges la lourde défaite du sous-marin gauche contre la Real Sociedad (3-0). Un score qui ne reflète pas les tentatives de ses joueurs pour marquer, mais qui témoigne en revanche d'un manque de réalisme criant pendant plus de 90 minutes, sans omettre le grand match d'Álex Remiro dans les cages txuri-urdinak.
Jusqu'alors, MGT avait commencé de manière satisfaisante avec une qualification au tour suivant en Copa del Rey et une victoire contre Osasuna. Les Groguets ont failli repartir avec une victoire de Séville mais la VAR a annulé le but de Ben Brereton dans les arrêts de jeu. En match en retard en Ligue Europa, Villarreal a concédé le nul sur sa pelouse contre le Maccabi Haïfa (0-0), ce qui place Rennes en position de force au moment de recevoir le club de La Plana. Avec deux points d'avance, les Bretons peuvent se contenter d'un match nul pour terminer deuxièmes et s'éviter un barrage contre un reversé de la phase de poules de la Ligue des Champions.
Une défense très poreuse
Comme on pouvait s'y attendre, Marcelino propose un 4-4-2 à plat. Après Quique Setién puis Pacheta, l'Asturien a récupéré un groupe en quête de confiance, en dépit de sa qualité. Une situation peu ou prou la même que le Stade Rennais.
C'est surtout défensivement que le sous-marin jaune patauge. Le départ de Pau Torres à Aston Villa se ressent, même si le club l'a transféré au meilleur moment, surtout vu la somme mise sur la table par le club d'Unai Emery. Outre cette absence, Villarreal a intronisé Filip Jorgensen dans les cages, avec l'éternel Pepe Reina en doublure qui dispute les coupes. Un choix osé mais qui témoigne d'une forte confiance pour un joueur arrivé à 13 ans au club en provenance de Majorque. Reste à savoir si ce pari ira au-delà du mercato hivernal car avec la 18e défense de Liga, Villarreal n'ira pas bien loin, aussi bien en Liga qu'en Ligue Europa.
Malgré tout, l'impression globale de l'équipe est que la volonté collective est plus nette, comme l'a souligné Adrián Blanco dans "La pizarra de Quintana" sur Radio Marca au lendemain du match nul à Séville (1-1) : "on voit un Villarreal beaucoup plus impliqué pendant 90 minutes sur toute la phase défensive et au moment de contre-attaquer. Les triangulations dans les transitions offensives sont beaucoup plus fluides".
Morales, grand vainqueur en attaque
À l'heure actuelle, 3 joueurs sont fixes au milieu : Álex Baena à gauche, Dani Parejo et Étienne Capoue. La blessure au genou d'Yeremi Pino a rebattu les cartes pour le poste de milieu droit. À l'heure actuelle, Adrià Altimira est le titulaire mais l'ancien Blaugrana Ilias Akhomach a joué 12 matches de Liga (2 titularisations) et commencé les 3 derniers matches de Ligue Europa. Mais c'est surtout le retour à son meilleur niveau de Francis Coquelin après une rupture des ligaments croisés qui est espéré.
Mais plus que quiconque, et même Gerard Moreno, l'homme en forme du moment s'appelle José Luis Morales. À 36 ans, "El Comandante" est dans une période faste depuis que Marcelino l'a titularisé à chaque match depuis son arrivée : doublé en coupe contre Zamora (2-1, a.p.), triplé contre Osasuna (3-1) et égalisation à Séville.
Symbole de Levante pendant de très nombreuses années, le vétéran en a encore sous le pied et reste l'un des joueurs les plus populaires d'Espagne. Solution temporaire ou situation amenée à évoluer avec la présence notoire d'Alexander Sörloth ? Le retour de blessure du Norvégien (6 buts en 14 matches de championnat) pourrait pousser Morales à ce poste d'ailier droit, ce qui permettrait au sous-marin jaune d'avoir de la créativité, de la vitesse et un visage offensif des plus prometteurs.
Si Villarreal n'est pas au mieux, Marcelino a tout de même suffisamment de matériel pour achever la saison dans de meilleures conditions et débuter sereinement un projet qui devrait durer plusieurs saisons.