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Lundi Olympique #8 : la natation artistique française monte en puissance à domicile

L'ensemble français en constante progression.
L'ensemble français en constante progression. Aurelien Meunier / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP / Flashscore
Tous les lundis, focus sur un athlète, une équipe de France ou une compétition en rapport avec les Jeux Olympiques en vue de Milan - Cortina 2026 et Los Angeles 2028.

La natation artistique (autrefois appelée "synchronisée") n'est clairement pas un sport majeur en France. Son histoire repose surtout sur les frêles épaules de Virginie Dedieu. La star de la discipline dans les années 2000, puisque triple championne du monde en solo, une épreuve malheureusement pas au programme olympique. Néanmoins, en compagnie de Myriam Lignot, elle a raflé la seule médaille olympique de l'histoire de la France, le bronze sur le duo aux JO 2000 à Sydney. 

La deuxième, elle aurait pu arriver lors des Jeux de 2024 à Paris. En effet, l'ensemble français a pris la 4e place de la compétition par équipes. Certes, les Bleues étaient à 14 points environ de l'Espagne, médaillée de bronze, mais l'essentiel était ailleurs : c'était la première participation d'un ensemble français à la compétition olympique depuis... Sydney 2000, là encore avec une 4e place ! 

Entre les deux ? Pas grand chose à se mettre sous la dent une fois l'icône des années 2000 partie. La natation artistique a la réputation d'un sport sclérosé au niveau de sa hiérarchie, favorisant les nations de l'Est, un fait qui tend à se renverser quelque peu ces derniers temps. Le fait est que depuis le dernier titre mondial de Virginie Dedieu en 2007, plus aucune médaille à se mettre sous la dent pour la France. 

Mais cette quatrième place olympique fait forcément écho à des lendemains qui chantent. À ce titre, la première manche de la Coupe du monde de natation artistique, qui se déroulait ce weekend à Paris, était l'occasion de vérifier une première fois le niveau des Bleus, notamment en vue des Championnats du monde de cet été. On n'a pas été déçus. 

Deux médailles, le bronze pour la paire Anastasia Bayandina - Romane Lunel sur l'épreuve technique en duo, mais surtout l'argent pour l'ensemble français lors de l'épreuve acrobatique. Deux des trois composantes des épreuves aux Mondiaux (technique, libre, acrobatique), de bon augure donc pour la suite ? Julie Fabre, responsable d'équipe, n'en pense pas moins. 

"J'en ai fait des Coupes du monde dans cette piscine, mais c'est la première fois qu'il y a une ambiance telle. Les Jeux ont aussi fait que ce soit quasi-systématique, donc c'est super. C'est un week-end très positif. J'ai l'impression qu'on continue la route après les Jeux olympiques. Il y a deux médailles, une qui est super proche sur l'équipe technique où on se rapproche des États-Unis par rapport aux Jeux olympiques. C'est vraiment un bilan d'autant plus qu'on a vraiment des jeunes nageuses qui ont rejoint l'effectif. On est sur une progression et on n'est même pas encore à notre maximum de difficulté sur les portés et les hybrides. On sait qu'on a de la marge et j'ai l'impression que dans le top quatre, nous sommes celles qui avons le plus de marge. Et ça, c'est super positif." 

Un discours qui fait plaisir à entendre. Les Bleues sont loin de leur potentiel maximum. Logique, dans l'absolu, pour une équipe clairement jeune et en construction, mais l'ambition, cela ne s'achète pas. La route est longue pour cette équipe, mais les JO de Los Angeles ne sont pas demain. Les Mondiaux permettront de passer un premier test et ainsi vérifier que cette équipe de France est enfin installée parmi le gratin de sa discipline. 

L’équipe de France deuxième à Paris

Laëlys Alvarez – Anastasia Bayandina – Angeline Bertinelli – Ambre Esnault – Laura Gonzalez – Claudia Janvier – Romane Lunel – Ève Planeix