Plus

Lundi Olympique #6 - Interview : Étienne Oliviero, pour relancer la piste française

Lundi Olympique #6
Lundi Olympique #6ČTK / imago sportfotodienst / Arne Mill / Flashscore
Tous les lundis, focus sur un athlète, une équipe de France ou une compétition en rapport avec les Jeux Olympiques en vue de Milan - Cortina 2026 et Los Angeles 2028. À l'aube des Championnats d'Europe de cyclisme sur piste, la France veut retrouver sa place dans la discipline, et compte sur Étienne Oliviero, promesse chez les juniors et déjà roi du kilomètre français.

Le cyclisme sur piste français, malgré tous ses efforts, est en recul depuis plusieurs années. Certes, Benjamin Thomas a fait rugir le Vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines pendant les Jeux en remportant le titre olympique de l'Omnium, mais il s'agissait 1 - de la première médaille d'or de la piste française aux Jeux depuis 2000, et 2 - de la seule médaille de la piste française à Paris. 

La route vers les Jeux Olympiques de Los Angeles passe par la Belgique. De mercredi à dimanche, les Championnats d'Europe de Zolder seront l'occasion de lancer dans le grand bain quelques promesses de la piste tricolore. Les champions du monde juniors Mélanie Dupin et Lucas Menanteau seront de la partie, tout comme Étienne Oliviero, champion d'Europe juniors du kilomètre en juillet dernier. 

Mais tous les espoirs d'une discipline ne parviennent pas toujours à confirmer. Lui l'a déjà fait, pas plus tard que le mois dernier, en allant chercher son premier titre de champion de France séniors sur cette même épreuve. Une surprise pour lui, qui a "ne pensait pas autant performer. Surtout que j'avais été malade le lundi avec le championnat du vendredi au dimanche. Je pensais peut-être aller sur le podium. C'est une grosse surprise." Conscient de la valeur de ce titre, il est reparti de Loudéac avec "une grosse prise d'expérience face au grands".

D'autant que contrairement à ses deux camarades cités plus haut, lui était passé à côté de ses Mondiaux juniors, un mois et demi après son titre européen. Mais sa grosse déception venait alors de "ne pas avoir pu ramener une médaille sur la vitesse par équipes", une spécialité française sur laquelle il ne sera pas sélectionné aux Championnats d'Europe. 

Objectif ? "prendre de l'expérience" est la première réponse qui sort de sa bouche. Mais il reste confiant. Ce n'est "pas irréalisable de se dire je peux monter sur un podium". Ambitieux mais mesuré, son chrono de 1:00.883 aux Championnats de France ne lui aurait néanmoins pas permis de monter sur la boîte aux Europe l'an dernier, par exemple. Mais le rapproche de la barre mythique de la minute. 

Une barre brisée pour la première fois par... un Français, Arnaud Tournant. Et une barrière qui fait toujours rêver les spécialistes de la discipline. "C'est un gros objectif quand même", clame Étienne Oliviero, pas du genre à s'avancer ou à fanfaronner trop tôt. 

Et la suite ? Les Championnats d'Europe U23 cet été, le reste, c'est selon. Et les Jeux Olympiques ? "C'est sûr j'ai envie de les faire mais est-ce que je serais prêt à ce moment là au niveau expérience, au niveau mental, et même est-ce que j'aurais fait ma place ou pas..." pas d'enflammade. "Mais c'est sûr je vais tout donner pour y aller".

Avec surtout le souhait de former "une vitesse par équipes par équipes compétitive, avec notamment Timmy Gillon, qui a concouru à haut niveau, par exemple". Parce le cyclisme sur piste est aussi un sport d'équipe. Mais pas question d'aller sur la route, alors que ses capacités de sprinteur sont évidentes. "Jusqu'à 2021-2022 j'en faisais encore. Maintenant je me suis vraiment focalisé sur le sprint sur piste. Je suis trop lourd pour la route !"

Les Jeux Olympiques sont près et loin à la fois, les épreuves ne sont pas fixées, beaucoup de choses peuvent se passer en trois ans, mais ces fameux "points de passage" sont importants pour chaque sportif. Pour Étienne Oliviero, c'est un objectif, mais on jugera aux résultats. Et dès les Championnats d'Europe, il pourrait y en avoir...