3 titres pour 14 médailles au total. Certes, ce n'est pas un record pour le judo français au Grand Slam de Paris, traditionnel coup d'envoi de la saison de judo sur le circuit mondial, mais après les 10 médailles olympiques l'été dernier, toujours à Paris, la continuité est assurée.
Surtout, le judo a produit neuf médaillés en individuel aux Jeux Olympiques 2024, et seulement deux étaient présents pour la reprise de la saison : Maxime-Gaël Ngayap Hambou (battu dans le combat pour le bronze) et Shirine Boukli (battue en finale). Encore une fois, la densité du judo français est incroyable.
Et pourtant, 3 titres pour 14 médailles, après le 2/10 de l'été dernier, on entend déjà les commentaires déplaisants. Toutes les médailles ne sont pas des titres, et seul l'or compte. Le discours entendu au moment de faire le bilan des JO et marquer les regrets quand au faible nombre de médailles d'or. Alors qu'aucun sport n'a ramené plus de médailles à la France que le judo.
Pourtant, il existe des inquiétudes. Les catégories de poids lourds (-100 kg et +100 kg) chez les hommes n'existent pas en dehors de Teddy Riner. Pour preuve, ce sont les deux seules catégories qui n'ont pas eu de combat pour une médaille ce weekend (avec les -52 kg femmes). Mais 50% de réussite en finale, c'est tout à fait honorable.
Et surtout, sur les trois titres de ce weekend, deux ont vu un Français triompher pour la première fois en Grand Slam, le niveau de compétition régulier du judo le plus élevé. Romain Valadier-Picart et Martha Fawaz ont chacun 22 ans, et si on cherchait la relève du judo français, on en a trouvé une partie.
Mais surtout, 10 des 14 médaillés n'ont pas plus de 26 ans. Et dans la perspective des Jeux Olympiques, voilà une nouvelle particulièrement intéressante. Certains sports sont clairement en recherche d'athlètes, ou alors de concurrence. Le judo continue de cultiver sa densité, alternant les sélections en Grand Slam toute l'année pour maintenir le maximum de combattants sous pression. Une stratégie payante. Depuis longtemps.
Depuis 1992, il n'y a qu'en 2004 que le judo a ramené moins de 5 médailles d'une édition des Jeux Olympiques. Les JO 2024 étaient exceptionnels, puisque jamais auparavant un seul sport n'avait ramené 10 médailles en une seule édition pour la France. De quoi confirmer que les Bleus appartiennent au gratin de la discipline, espérons-le jusqu'à Los Angeles. Mais avant, les Mondiaux en juin, belle occasion de continuer d'empiler les médailles.