Remporter cinq titres sur 12 possibles aux Championnats du monde, cela fait non seulement de vous la meilleure nation au tableau des médailles, mais cela prouve que vous êtes toujours dans le gotha de la discipline, malgré les années qui passent. C'est le cas de la France en canoë-kayak slalom.
Même s'il y a eu un creux, matérialisé par un zéro aux Jeux Olympiques de Tokyo et aucun titre sur l'édition 2022 des Championnats du monde (ce qui n'était plus arrivé depuis 1981 !), le rebond n'a pas tardé. Cinq médailles dont un titre aux Mondiaux 2023, avant le vrai retour sur le devant de la scène aux Jeux Olympiques de Paris.
Les leaders au rendez-vous
Une équipe, ce sont aussi des leaders. L'an dernier, la délégation française a raflé trois médailles (sur huit épreuves seulement) à domicile : l'or pour Nicolas Gestin en canoë, l'argent pour Titouan Castryck en kayak, et pour Angèle Hug en kayak cross. Et comme par hasard, les trois titres en individuel sur les Championnats du monde en Australie sont venus de ces trois là.
Nicolas Gestin d'abord, absolument phénoménal déjà à Paris, où il avait triomphé avec plus de 5 secondes d'avance ! Après avoir gagné la Coupe du monde en raflant les trois dernières manches, il était archi-favori en Australie, et n'a pas failli à sa mission. Dominateur en demies, dominateur en finale, le meilleur canoéiste du moment, ni plus, ni moins.
Titouan Castryck ensuite. Lui aussi a remporté la Coupe du monde, mais l'an dernier, l'affaire était différente à Paris, puisqu'il avait échoué pour 20 malheureux centièmes en finale olympique. La revanche a été prise grâce à une gestion parfaite, et une accélération supersonique sur la dernière partie du parcours. En patron, il accroche enfin un grand titre, sans doute pas le dernier.
Angèle Hug, enfin. Le kayak cross est une discipline récente, mais surtout très incertaine : tout peut arriver, il faut de la technique, de la puissance, mais aussi de la réussite. Mais quand on est constant au plus haut niveau dans cette discipline, c'est une preuve d'un sacré potentiel. La Française a sorti un move fantastique pour éliminer la légende Maialen Chourrault, et filé sans trembler vers une victoire méritée.
La suite est rose
Mais une équipe, c'est aussi une densité. Et en ce sens, les deux titres par équipes corroborent ce propos. Bien sûr, on peut regretter qu'aucune équipe féminine n'ait vu le podium, mais en ce qui concerne ce dernier point, il y a une génération qui pousse derrière, avec de sacrées promesses.
Martin Cornu, multiple champion du monde et d'Europe chez les juniors puis les U23, en est un des étendards les plus glorieux. Mais chez les femmes, on peut mentionner Doriane Delassus, championne du monde U23 de kayak cross, Emma Vuitton, sacrée en 2024 sur cette spécialité, ou Nina Pesce-Roue, championne d'Europe U23 dans cette même discipline.
Sans compter Anatole Delassus, vainqueur de la Coupe du monde en kayak slalom l'an dernier, et qui n'a que 24 ans. Le présent est doré, le futur est radieux : aucun doute, l'équipe de France de canoë-kayak slalom peut avancer vers Los Angeles l'esprit serein.
Les médailles françaises
Or : Nicolas Gestin (canoë slalom), Titouan Castryck (kayak slalom), Angèle Hug (kayak cross), Nicolas Gestin, Mewen Debliquy et Yohann Senechault (canoë par équipes), Titouan Castryck, Benjamin Renia, Anatole Delassus (kayak par équipes).
Argent : Camille Prigent (kayak cross), Mathurin Madoré (kayak cross)