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Lundi Olympique #12 : jamais le squash français n'a été aussi puissant au niveau européen

Amis Khaled-Jousselin et Lauren Baltayan rois d'Europe.
Amis Khaled-Jousselin et Lauren Baltayan rois d'Europe.European Squash / Flashscore
Tous les lundis, focus sur un athlète, une équipe de France ou une compétition en rapport avec les Jeux Olympiques en vue de Milan - Cortina 2026 et Los Angeles 2028. L'Euro juniors de squash vient de se terminer, avec une domination royale de la France, une pierre de plus dans le renversement de la domination de l'Angleterre au niveau européen.

C'est officiel : le squash sera de la partie aux Jeux Olympiques 2028 à Los Angeles. Un renouvellement du programme logique pour une discipline souvent parent pauvre en termes de renommée par rapport aux autres sports de raquette comme le tennis de table ou encore le badminton. Mais surtout, un certain renversement en ce qui concerne le fait que la hiérarchie soit sclérosée. 

Le Néo-Zélandais Paul Coll a été n°1 mondial, le Péruvien Diego Elias a été champion du monde, les sœurs belges Nele Gillis et Tinne Gillis ont intégré le Top 10 mondial, autant de signes de l'internationalisation d'une discipline en plein essor et souvent dominée par l'Égypte et l'Angleterre. Certes, ces deux pays représentent toujours 60% du Top 10 mondial, hommes et femmes confondus, mais la concurrence est accrue. 

Et parmi cette concurrence, la France se tient en bonne place. Une histoire riche, entre Thierry Lincou le précurseur, Grégory Gaultier le visage de la discipline, et l'incroyable Camille Serme qui a tutoyé les étoiles. Mais une génération actuelle en bonne place, et des jeunes absolument incroyables, comme cela a été prouvé la semaine passée aux Championnats d'Europe juniors. 

Un premier signal fort a été envoyé lors de l'édition 2024. Deux défaites en finales des tableaux individuels, mais pour la première fois, l'équipe de France avait raflé la compétition par équipes, qui n'avait échappé que trois fois à l'Angleterre depuis 1984 ! Une brèche dans l'armure, qui a débouché sur une explosion cette saison.

Au milieu de ces exploits, un dénominateur commun : Lauren Baltayan. Franco-Égyptienne (ça ne s'invente pas), celle qui aura 18 ans dans quelques jours a littéralement roulé sur la compétition, ne perdant aucun jeu, avec une moyenne de temps passé sur le court et de points perdus affolantes. Elle était favorite, elle a répondu présent : un signe d'amélioration.

Médaillée de bronze en 2023, puis vice-championne d'Europe en 2024 après avoir mené deux jeux à rien en finale. La progression est linéaire, et les titres sont au bout. Un espoir réel d'arriver à maturité, tout comme pour Amir Khaled-Jousselin, lui aussi tête de série n°1, lui aussi favori, et qui a renversé une situation compliquée en finale pour aller chercher le titre. Le mental français, si souvent décrié, a parlé en beauté. 

Et cela envoie un message fort aux séniors, qui vont incessamment sous peu entamer leurs championnats d'Europe par équipes : les hommes viennent de perdre les trois dernières finales (contre les Anglais), les femmes viennent de terminer trois fois d'affilée quatrièmes. On parlait de discipline sclérosée, cela en reste un vestige. 

Mais au-delà de ces Championnats d'Europe par équipes, Victor Crouin est double tenant du titre en individuel, Mélissa Alves était finaliste l'an dernier (les compétitions individuelles ont lieu en août), Camille Serme a repris du service, Baptiste Masotti, Grégoire Marche ou Sébastien Bonmalais sont dans le Top 30 et le regard avec la densité naissante se jette forcément vers Los Angeles. 

Avec forcément, comme dans beaucoup de sports individuels, une limitation du nombre de joueurs de la même nationalité, un tableau forcément plus clair, et une progression attendue qui laisse planer de réelles chances de médailles. Mais en attendant, la France est devenue la nation européenne n°1 chez les juniors, a les moyens de faire de même chez les séniors, et après l'Europe, la conquête du monde pourra commencer...