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Luca Marini, une deuxième saison chez Honda en forme de couperet en MotoGP ?

Luca Marini
Luca MariniGIGI SOLDANO / Studio Milagro / DPPI via AFP
Arrivé en 2024 chez Honda, Luca Marini est au pied du mur s'il veut conserver son guidon, voire rester en MotoGP.

Quand Luca Marini a quitté la VR46 dirigée par son demi-frère Valentino Rossi pour rejoindre l'écurie Honda officielle, une question s'est posée mécaniquement : pourquoi ? 

Dix-neuvième du classement des pilotes pour sa saison de rookie en 2021, 12e en 2022 avec 120 points, 8e en 2023 avec 201 points : sa trajectoire était ascendante et piloter une Ducati lui assurait une progression, voire carrément lui offrait une opportunité pour signer dans l'écurie officielle. 

Au lieu de ça, le natif des Marches a pris un risque inconsidéré : rejoindre une firme en chute libre. Bilan : 14 points pour une 22e place finale. En cumulé avec son coéquipier Joan Mir, qui fut champion du monde en 2020, Honda a récupéré 35 points, soit 20 de moins que Johann Zarco seul avec sa Honda-LCR. Une humiliation. 

Zarco dans le rétro

En 2025, Marini oscille entre les 8e et 12e places le dimanche et pointe au 13e rang, avec 25 points de plus que Mir. Mais une fois de plus, Zarco est le meilleur pilote du HRC, auréolé d'une victoire incroyable au Mans. Largement de quoi postuler pour un guidon officiel et de quoi doucher l'optimisme de Marini en février dernier, quand les premiers effets positifs de l'arrivée de Romano Albesiano au poste de directeur technique se faisaient ressentir. 

"Les nouveaux ingénieurs travaillent beaucoup et cet hiver a été très dur pour tout le monde, mais je crois qu'on fait du très bon travail et que tout le monde fait de gros efforts", confessait-il à l'époque. Je l'ai déjà dit l'année dernière, mais je peux percevoir ce changement encore plus fortement cet hiver. Romano n'a commencé à travailler sur le nouveau projet qu'en janvier, donc il va falloir du temps pour ressentir ses idées et sa patte sur ce nouveau projet, mais le simple fait de partager son feedback, les connaissances'autres constructeurs et surtout les méthodes de travail qu'ont maintenant les constructeurs italiens, ça va tout changer. On a besoin de temps mais tout le monde est super positif et motivé". 

Si cette année Honda n'est pas en fond de grille, les performances de Zarco avec le team satellite pique un peu : le Cannois parvient à réaliser des prouesses quand les pilotes officiels restent en retrait. L'arrivée d'un nouveau moteur en avril avait été enregistrée avec circonspection par Mir : "il faut qu'on soit certain que cette amélioration et que ce moteur ne nous apportent pas de problèmes inattendus à l'avenir parce qu'on a désormais une base acceptable et une performance acceptable avec le moteur actuel".

Mais au moment de tester les nouvelles pièces, Marini n'a pas été servi en premier puisque son coéquipier et Takaaki Nakagami ont été désignés. "On a partagé les pièces entre les pilotes et ça n'était pas prévu pour moi pour le moment, a-t-il concédé. Mais il a l'air bien, j'ai entendu des commentaires et ça semble apporter une petite amélioration, donc c'est super. On en est satisfaits, c'est du bon boulot de la part du Japon".

Pour l'Italien, il faudra encore gagner des places pour accrocher le premier tiers du classement car, dans le cas contraire, il serait dans une position plus que délicate. En fin de contrat au terme de la saison, il pourrait connaître des difficultés pour prolonger son bail dans la catégorie reine. Déjà proche de la sortie en 2024, son histoire avec Honda pourrait rapidement tirer à sa fin.