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Le Russe Kliment Kolesnikov renonce aux JO 2024 en raison de conditions "inacceptables"

Kliment Kolesnikov sera l'un des grands absents des Jeux olympiques.
Kliment Kolesnikov sera l'un des grands absents des Jeux olympiques.AFP
Être champion olympique était son rêve, mais pas à n'importe quel prix. À 23 ans, la star de la natation ne sera pas au rendez-vous à cause des exigences du CIO.

"Non, je ne suis pas triste", affirme le double médaillé (une médaille d'argent et une de bronze) à Tokyo 2020 avec un sourire timide.

"En ce moment, dans les conditions actuelles, il est inacceptable pour moi" de participer aux JO de Paris, ajoute Kliment Kolesnikov dans un entretien avec l'AFP en marge d'une récente compétition de natation à Saint-Pétersbourg, l'ancienne capitale impériale russe.

"Le rêve d'une médaille d'or olympique est toujours là, mais je ne suis pas triste de ne pas pouvoir y aller", insiste le nageur, sacré champion d'Europe du 100 m à Budapest à l'âge de 20 ans.

Début décembre, le CIO a autorisé les athlètes russes et biélorusses à participer aux prochains Jeux olympiques (à Paris du 26 juillet au 11 août) à condition qu'ils concourent sous drapeau neutre, dans des épreuves individuelles, qu'ils n'aient pas soutenu activement la campagne russe en Ukraine et qu'ils passent l'obstacle de la qualification. Actuellement, seuls onze athlètes remplissent ces conditions, huit Russes et trois Biélorusses, selon le CIO.

"Mouton noir

Si la Russie, qui a dénoncé des critères "discriminatoires", n'a pas encore décidé si elle recommanderait ou non ses athlètes pour l'événement olympique, Kolesnikov a déjà choisi de faire une croix sur la capitale française.

"C'est une décision purement personnelle, il ne me serait pas possible de participer aux Jeux olympiques dans ces conditions", a insisté le nageur, affirmant qu'il ne voulait pas être un "mouton noir" parmi les autres athlètes participant à l'événement de l'été prochain dans la capitale française.

"Les autres (ses rivaux) participent, ils concourent comme si de rien n'était et nous n'aurons pas le droit d'avoir une délégation (...), pas de drapeau, pas d'hymne", a ajouté le détenteur du record du monde du 50 m dos en signant des autographes pour un groupe de jeunes nageurs qui se pressaient autour de lui. "J'ai toujours préparé la compétition la plus importante pour un athlète", insiste le géant de 195 cm.

"Bien sûr que j'aimerais y aller. Bien sûr que j'aimerais gagner une médaille d'or olympique, mais vu la situation actuelle, je risquerais de rentrer dans mon pays avec cette médaille et de me la voir retirer par le CIO", ajoute-t-il.

Nouveaux records du monde

En attendant que la situation évolue, Kolesnikov dit vouloir se concentrer sur l'établissement de "nouveaux records du monde".

Le nombre de compétitions organisées en Russie a considérablement augmenté depuis que ses athlètes ont été exclus de toute compétition internationale à la suite du début de la campagne de l'armée russe en Ukraine en février 2022.

"Pendant tout ce temps où nous participons à des compétitions à l'intérieur du pays, les rivaux s'améliorent et battent des records (...), je peux aussi battre des records", souligne Kliment, qui a établi en juillet dernier un nouveau record du monde pour le 50 m dos en 23:55.

"Nous nageons et rivalisons avec des athlètes d'autres pays avec nos résultats", affirme Kolesnikov, qui n'exclut pas de se rendre à l'événement "si les conditions (du CIO) changent".