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Le retour de la vasque olympique ou le souvenir de JO sans héritage

Vasque communicante
Vasque communicante Quentin de Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
À l'occasion de la Fête de la Musique à Paris, la vasque olympique a fait son grand retour dans le ciel de la capitale. Une commémoration ridicule qui a une seule vertu : rappeler que la place du sport en France diminue de jour en jour.

Il y a comme un relent pathétique qui flotte dans l'air de Paris. Onze mois après les Jeux Olympiques, la vasque a fait sa réapparition à l'occasion de la fête de la musique comme si, encore une fois, il était impossible de ne pas relier le sport à autre chose pour qu'il soit accepté en tant que tel. L'arrivée de la flamme à Marseille avec Jul en vedette et la cérémonie d'ouverture totalement décorrélée de ce que sont les Jeux Olympiques en avaient été des illustrations manifestes et, à leur insu, éclatantes. 

Ainsi donc, l'idée est de rappeler que, l'espace d'une paire de semaines, une bulle a enveloppé la capitale, après des élections législatives angoissantes, sorte de prémices à tout le contexte international actuel. Le culte du passé est le propre de nombreuses sociétés mais il témoigne surtout du fait que ce temps suspendu n'était qu'un mirage. 

Car, un an plus tard, où en sommes nous ? Le bilan sportif n'a pas été tiré, ou alors a minima, et quand on compare avec les Britanniques en 2012 ou Tokyo en 2021, le compte n'y a pas été pour la France, surtout dans les sports olympiques majeurs. L'héritage ? Famélique. Une nouvelle salle à Paris (la Adidas Arena) et enfin une piscine en Seine Saint-Denis, inaugurée cette année, comme s'il avait été impossible jusqu'alors d'en construire une sans l'obtention des Jeux. Dans le reste de la France, il ne semble pas que la pratique a été révolutionnée par l'organisation des JO malgré la foultitude de "labels" et de "terres" pancartés dans de nombreuses villes. 

Froidement : elle est où la place du sport en France ? Pas à l'école en tous cas. Il n'a jamais été une priorité et ce n'est pas avec les baisses de budget que cela changera, sorti des déclarations d'intention. Pas non plus au haut niveau. Que cela soit avant ou après les JO, une réalité s'impose : les athlètes français sont pour l'essentiel des Smicards... dans le meilleur des cas. L'ANS a bénéficié d'immenses subsides mais les fédérations nationales sont majoritairement exsangues et manquent de bénévoles pour survivre. L'UNSS ? Percluse dans les scandales financiers. Et un an après l'événement, l'élection à la présidence du CNOSF n'en a eu que le nom puisqu'après le retrait de Didier Séminet, seule Amélie Oudéa-Castera s'est présentée. L'opacité la plus totale règne, mais tout va bien puisque la montgolfière enflammée est de retour. 

Cette initiative est à nouveau un message à ceux qui n'ont pas la passion du sport, qui le regardent d'un oeil et sont venus assister aux épreuves en villégiature. Un public volatil qui se satisfait par essence de peu. Finalement, les mentalités n'ont pas changé quant à la vision du sport en France. Il reste à la marge et ce premier anniversaire n'est qu'une vaste fumisterie. Car l'impact des JO n'est pas pendant mais après les épreuves. Bref, on ne s'attendait à rien mais on est quand même déçu. Encore une fois.