Cette fois ça y est ! Après quasiment deux saisons et demie à Montjuic, le FC Barcelone retrouve le Camp Nou. Certes, ce sera dans une configuration restreinte à précisément 45401 personnes mais l'essentiel est de retrouver des habitudes après un exil forcé et plusieurs reports.
Pour en arriver à ce 22 novembre 2025, il faut effectuer un flashback de plusieurs années. Le Camp Nou, inauguré en 1957, est devenu dangereux. On l'a su plus tard mais il a accueilli une vingtaine de matches avec des conditions de sécurité défaillantes.
La pandémie change tout
L'Espai Barça est un serpent de mer et l'idée est de rénover plutôt que de reconstruire. Depuis la présidence de Sandro Rosell, le club traverse une zone de tumulte et c'est sous le mandat de Josep María Bartomeu que tout s'effondre. La pandémie de Covid ruine le Barça, coupable d'avoir offert des salaires démesurés à ses joueurs. Le confinement met à jour un système qui ploie sur ses fondations. Une motion de censure pousse Bartomeu à anticiper l'humiliation et à démissionner.
Alors que de nombreux candidats se sont annoncés, c'est le dernier entré dans la danse, un certain Joan Laporta, qui emporte les suffrages. Un vrai hold-up. Car Victor Font, qui faisait campagne depuis près de deux ans, est battu, surclassé dans un débat télévisé par un Laporta porté par son premier passage plus que par un programme clairement défini. L'avocat est probablement moins puissant qu'à l'époque de son premier mandat mais il a le vent dans le dos et il se permet même de se moquer de son rival qui avait mis Xavi Hernández au centre de son action. Ce même Xavi finira par rallier Laporta et succéder à Ronald Koeman pour sauver une saison catastrophique, avec un Camp Nou déserté par les supporters.
Pour sauver la boutique, Laporta, épaulé par le très précieux Mateu Alemany, s'est lancé dans la recherche de leviers économiques, les fameuses "palancas". Mais plus que tout, il a pu compter sur la validation de l'Espai Barça (un projet de près de 3 milliards d'euros) par les socios pour relancer la consommation des supporters locaux et surtout étrangers. Neuf ans après le lancement du projet initial qui a connu beaucoup d'évolutions jusqu'à la version définitive de 105000 places (plus grand stade d'Europe), tout n'est pas encore réglé. Le Palau Blaugrana n'a toujours pas été détruit alors que les travaux devaient commencer début 2025 pour finir à la mi-2027.
Un an de retard
Le chemin a été très long et, d'ailleurs, il n'est pas encore achevé. Annoncé pour la fin 2024, l'entrée dans la nouvelle enceinte, achevée aux deux-tiers a finalement lieu un an plus tard. Après l'Euro remporté par l'Espagne, le Barça avait organisé une visite à l'attention des journalistes suivie d'une conférence de presse qui avait duré deux heures. Flashscore était présent.
Vu l'avancée des travaux, cet optimisme affiché ne pouvait avoir qu'un seul objectif réel : motiver les investisseurs pour activer des leviers et entrer dans les clous du fair-play financier... quitte à entamer la réputation de Laporta. En septembre dernier, une deuxième visite a servi à rassurer les supporters. Mais le match affiché ce jour-là, Barça-Real Sociedad, s'est finalement tenu à Montjuic.
>>> Visite guidée du Camp Nou (septembre 2025)
Un mois et demi plus tard, un premier entraînement public a eu lieu, en présence de 23000 personnes.
>>> Premier entraînement public au Camp Nou
Pour autant, il manquait encore les fameux documents administratifs qui valideraient le retour au Camp Nou. Ce fut chose faite en début de semaine, à la fois pour la Liga et pour la Ligue des Champions.
En termes de timing, malgré tous les retards, Laporta pourra capitaliser sur ce qu'il considère être son "héritage" car l'élection présidentielle aura lieu au printemps 2026 et qu'il est candidat à sa propre succession. Favori, il sera confronté à une opposition qui pourrait se mobiliser autour d'un seul nom... qui aura bien du mal à faire sa voix dans ce contexte.