Ils ne savaient pas qu’ils avaient besoin d’elle, mais elle est désormais indispensable. Arrivée sur le gong du mercato hivernal féminin, Chloe Kelly est devenue une incontournable du XI d’Arsenal après seulement un match. Elle s’apprête désormais à affronter le FC Barcelone en finale de Ligue des champions. Une sacrée revanche pour celle qui avait déjà affronté les triple vainqueurs de la Ligue des champions avec Manchester City lors des matchs de poules, mais depuis son banc de remplaçante.
Un banc que l’attaquante star de la sélection anglaise, auteure du but qui offrait l’Euro aux Lionesses en 2022, a largement ciré sur sa première moitié de saison. En cinq mois de compétitions, Kelly n’avait fait que six apparitions sous la tunique des Skyblues. Le 29 janvier, quelques jours seulement après avoir vécu la victoire des siennes face à Aston Villa (4-2) depuis les tribunes, elle brise le silence et évoque une période très difficile pour sa santé mentale : "Bien que je ne puisse pas contrôler le comportement négatif des autres à mon égard, je peux contrôler combien de temps je m’autorise à le tolérer."
Un départ en prêt est quasiment acté du côté de Manchester City, qui de toute façon ne compte plus sur elle. Mais où ? Chloe Kelly veut avoir du temps de jeu mais évoluer dans un environnement suffisamment compétitif pour espérer retrouver la sélection anglaise, dont elle a été évincée par Sarina Wiegman. La rumeur fuite qu’elle pourrait être tentée par un départ pour le rival local, Manchester United. Avant qu’à la surprise générale elle annonce son retour à Arsenal, un club où elle a terminé sa formation et joué chez les professionnelles de 2015 à 2017, inscrivant 5 buts en 16 matchs.
Une place de titulaire gratée en un match
"C'est formidable d'être de retour, confiait-elle à thehalfwayline.com. Je me sens déjà très bien installée et j’ai l’impression de n’être jamais partie d’ici. C'était donc facile de s’intégrer. J'ai déjà le sourire, je m'entraîne et je joue sous la direction de Renée Slegers et avec un groupe de filles formidables." Dès sa première titularisation, le 2 mars dernier face à West Ham, celle qui a récupéré le numéro 18 marque et délivre une passe décisive avant de quitter Meadow Park sous l’ovation globale des supporters.
Il ne lui a fallu même que six matchs et deux passes décisives supplémentaires lors de la remontada d’Arsenal face au Real Madrid (3-0 après une défaite 0-2 à l’aller) pour faire dire à son entraîneure Renee Slegers : "Elle est arrivée avec beaucoup de motivation et le sourire aux lèvres. Elle a dit : ‘Je veux profiter du football, je veux représenter Arsenal, je veux faire de mon mieux pour l’équipe.’ Et je pense que c'est ce qu'elle a fait depuis qu'elle est arrivée. Je connaissais ses qualités, mais quand je la vois travailler jour après jour, je me dis qu'elle contribue vraiment à notre environnement positif. Elle est très fougueuse, c'est une gagnante, très compétitive. Elle est formidable, nous sommes donc très contents d’elle."
Un conte de fée qui risque de se prolonger
Le choix de Chloe Kelly est audacieux : avant même son arrivée, Arsenal disposait déjà de trois ailières les plus efficaces du championnat : Beth Mead, Mariona Caldentey et Caitlin Foord. Mais elle a réussi à s’imposer malgré tout, faisant reculer d’un cran Mariona, élue joueuse de la Women’s Super League cette saison, au milieu de terrain. Et pendant que l’Anglaise rayonne grâce à sa légèreté et sa vitesse impressionnante en transition, Manchester City galère : une défaite en finale de Coupe de la Ligue, une élimination en quarts de finale de Ligue des champions et finalement une 4e place en WSL, hors du top 3 européen. La faute entre autres à une épidémie de blessures impressionnantes, à laquelle aurait pu palier Chloe Kelly si elle était restée.
Pour autant, l’attaquante ne veut pas entendre parler de revanche pour justifier son excellente seconde partie de saison, avec une moyenne de 3,8 tirs, 5,8 centres et 2,4 chances crées par match de championnat : "Je ne dirais pas que c’est vengeance, il s’agit juste d’aller sur le terrain et d’être heureuse. Je pense que c'est comme ça que je vois le football, comme mon lieu de bonheur." Et Chloe Kelly nage tellement en plein bonheur du côté de l’Emirates, qu’elle devrait y rester. Sous contrat jusqu’en juin 2025 avec City, elle arrive en fin de contrat et s’est rendue trop indispensable aux yeux de Slegers pour qu’elle la laisse partir. D’ailleurs, son flocage est déjà disponible sur le maillot 2025-26 de la boutique d’Arsenal…