Après Steve Ngoura, c'est au tour de Christopher Opéri de quitter Le Havre. Le défenseur a rejoint Istanbul Basaksehir en Turquie pour 2.5M€ fixes, quand son ex-coéquipier est parti au Cercle Bruges pour 3M€. Voilà donc où en est le HAC, 17e à 3 points de Nantes, 16e et barragiste. Avec à peine 12 unités et une différence générale de -22, les Normands sont sur l'autoroute vers la Ligue 2. Sur une série de 4 défaites de rang, la dernière contre l'OM dimanche dernier (5-1), ils n'ont pas les moyens humains et financiers pour lutter.
Le HAC, allégorie d'une L1 exsangue
À l'heure de renflouer les caisses, le club doyen doit vendre en position de faiblesse, ce qui fait baisser drastiquement les prix. Déjà peu fourni en attaque, le HAC a donc dû lâcher Ngoura qui était titulaire en pointe lors des deux dernières journées de Ligue 1 en 2024. 16e défense avec 34 buts encaissés, il vient aussi de perdre Opéri, latéral gauche incontournable, 41 fois titulaire en 41 matches disputés depuis le retour du club parmi l'élite.
Oussama Targhalline suivra-t-il le même chemin ? Le milieu de terrain marocain serait en désaccord avec Didier Digard quant à son utilisation sur le terrain et la rumeur a enflé concernant une grippe diplomatique. Quoi qu'il en soit, il est de retour dans le groupe ce weekend mais déjà proche d'un départ à Brest l'été dernier, il n'est pas acquis de le voir jusqu'à la fin de saison avec Le Havre. Et il n'est pas encore dit que la saignée s'arrêtera cet hiver.
Le club doyen n'est pas un exemple isolé en Ligue 1. Angers connaît des difficultés pour payer ses joueurs, Laurent Nicollin s'est montré très inquiet pour l'avenir de Montpellier, tout comme Waldemar Kita à Nantes. Reims a aussi fait le choix de vendre Emmanuel Agbadou à Wolverhampton pour 20M€, un montant impossible à refuser. Même Lens qui a pourtant disputé la Ligue des Champions la saison dernière est poussé à lâcher du lest avec le départ inopiné de Brice Samba (15M€) conjugué à celui de Kevin Danso (au moins 20M€) ou Abdulkodir Khusanov (40M€ minimum) dans les prochains jours.
La toute petite somme récupérée par la vente des droits TV a des conséquences immédiates, au point qu'un club de Ligue 1 devient moins rentable qu'un club de Ligue 2 ! Les clubs dont la notoriété est acquise ont toujours des possibilités pour se renflouer mais pas les autres et ils sont majoritaires en France. Le HAC est l'exemple parfait du club qui, pour se sauver financièrement, est toujours sur la corde sensible. Non seulement la viabilité parmi l'élite est quasi nulle mais l'amortissement en L2 est très loin d'être assuré, malgré l'aide économique reçue lors de la descente. C'est très inquiétant mais, après tout, l'essentiel des présidents a décidé de son sort lors de la dernière élection à la LFP. Il est trop tard pour s'en plaindre.