Adrien Rabiot, le métronome
C'était un gros coup mais qui ne représentait pas un grand risque pour l'Olympique de Marseille. Il ne faisait en effet guère de doute qu'Adrien Rabiot serait un joueur essentiel de Roberto de Zerbi dès son arrivée dans le vestiaire. L'ancien Juventino n'a pas immédiatement trouvé sa place dans le système du technicien italien.
Rabiot, le gaucher, a par exemple évolué à droite, et après avoir joué devant la défense, le voilà très avancé. Contre Nice, sa position moyenne s'est confondue avec celle de... Neal Maupay. Axial contre les Aiglons, Rabiot a conservé son placement préférentiel à gauche, et il s'est "exilé" du rond central contre Rennes, se rapprochant de Quentin Merlin.

Néanmoins, Rabiot sort d'une performance plus neutre sur la Riviera. Aucune passe clef, 78% de passes réussies, 16 ballons perdus : c'était un soir sans pour le milieu de terrain à l'Allianz Riviera.

Dès lors, ce choc au Vélodrome doit démontrer que cette anicroche demeure exceptionnelle, une exception dans une saison où il n'a pas mis longtemps à retrouver du rythme malgré une arrivée tardive. Polyvalent, capable de marquer et faire marquer, Rabiot ne s'est pas trompé de club pour inaugurer un nouveau départ. Une victoire contre Lyon constituerait un grand pas effectué vers la qualification en Ligue des Champions, l'objectif principal des Phocéens et condition sine qua non pour espérer conserver le Duc.
Corentin Tolisso, la boussole
Et si Corentin Tolisso revenait en Équipe de France ? Ce qui semblait être une considération irréalisable s'est transformée en probabilité de plus en plus consistante. Avec les Gones, l'ancien milieu du Bayern a retrouvé sa prépondérance, celle qui lui avait permis de devenir champion du monde en 2018.
Sa fichue blessure au genou lors de son époque bavaroise lui a coûté très cher mais, match après match, il a retrouvé toute son épaisseur sous les ordres de Pierre Sage. "Coco" ne s'y est pas trompé : il a chaleureusement remercié le technicien qui l'a relancé, au point qu'il a fait le vide autour de lui dans son secteur de jeu, à commencer par Maxence Caqueret, exfiltré à Côme après avoir vu son temps de jeu chuter drastiquement.
Si l'OL est dans le dur depuis le début d'année, Tolisso, lui, conserve des standards élevés au milieu. Contre Nantes (1-1), il a réussi 91% de ses passes (51/56) et adressé 3 passes clefs. Contre Toulouse (0-0), c'est davantage dans le duel (11/22) et les tâches ingrâtes (9 actions défensives, 5 dégagements, 4 tacles) qu'il a brillé.

Son volume de jeu est indispensable à l'équilibre lyonnais. En sera-t-il de même avec Paulo Fonseca ? Arrivé de manière inopinée en milieu de semaine, le coach portugais devrait s'appuyer sur l'héritage laissé par Sage mais emmènera-t-il les Gones avec lui, à commencer par le jeune trentenaire, pilier de cette équipe qui n'est qu'à 3 points de la zone Ligue des Champions et qui s'est qualifiée directement pour les 1/8 de finale de la Ligue Europa ?
22 fois titulaire en 28 apparitions toutes compétitions confondues, Tolisso aligne les matches consistants et les statistiques (3 buts et 4 passes décisives). Une influence évidente pour un joueur revenu au bercail pour retrouver du temps de jeu et de l'envie. Une victoire lors de l'Olympico, non seulement pour effacer la défaite agonique de l'aller au Groupama Stadium, mais aussi pour faire forte impression contre un rival, pourrait enfin lancer 2025 et confirmer le regain de forme de Tolisso qui pourrait l'amener jusqu'à Clairefontaine.