Plus

Le clash du Classique : Ousmane Dembélé x Leonardo Balerdi

Ousmane Dembélé face à Leonardo Balerdi : qui sortira vainqueur ?
Ousmane Dembélé face à Leonardo Balerdi : qui sortira vainqueur ?AFP/Flashscore

Dans une dynamique exceptionnelle, le Paris Saint-Germain reçoit l'Olympique de Marseille pour le match le plus attendu de la saison. Un duel est attendu plus qu'un autre : celui qui opposera Ousmane Dembélé à Leonardo Balerdi.

Ousmane Dembélé, la nouvelle star

Quand Xavi Hernández avait expliqué qu'Ousmane Dembélé avait l'étoffe pour devenir le meilleur joueur du monde, l'opinion de nombreux media français avait été au mieux grinçante. Capable de tout par ses dribbles mais terriblement maladroit au moment de conclure, l'ambidextre ne paraissait plus capable de progresser. 

La réputation de Dembélé en France quand il évoluait à Barcelone incluait systématiquement des références à ses blessures passées, quand bien même il n'était plus passé à l'infirmerie depuis des mois. Parti au bras de fer avec le Barça avant d'être réintégré progressivement par Xavi, l'ancien Rennais avait signé 18 mois de très bonne facture avant de répondre favorablement aux sirènes du PSG, en quête de nouvelles têtes après les départs de Lionel Messi et Neymar. Et puis Kylian Mbappé est parti à son tour et le "Moustique" comme il est surnommé en Espagne s'est retrouvé en leader d'attaque. 

Luis Enrique a des défauts, mais pas celui de ne pas savoir anticipé. C'est ainsi lors du dernier Classique de Mbappé que l'Asturien a esquissé les bribes du nouveau positionnement de Dembélé, beaucoup plus axial, dans un rôle de faux 9 qu'adore le technicien. Mais qui allait bien pouvoir facturer autant de buts que Mbappé qui vampirisait l'attaque ? Luis Enrique avait expliqué qu'une addition pouvait compenser le total de la star, tout en améliorant le niveau de jeu global du PSG. Et il y est parvenu ! Dembélé est devenu un serial buteur, décisif lors des grands rendez-vous, notamment contre Manchester City alors qu'il était fiévreux et n'avait pas pu être aligné d'entrée, contre Stuttgart lors de la dernière journée de la phase de ligue (triplé) et contre Liverpool à Anfield mardi dernier. Difficile de se rappeler son expulsion contre le Bayern lors d'une piteuse défaite à Munich ! 

C'est comme si le champion du monde avait pris conscience de ses capacités et que ce rôle de le grand frère avec Bradley Barcola, Désiré Doué, voire Gonçalo Ramos l'avait poussé à prouver qu'il valait plus qu'un rôle de lieutenant. Meilleur buteur du championnat avec 20 buts auxquels il faut ajouter les 7 inscrits en Ligue des Champions, il a forcé sa nature, quitte à moins adresser de passes décisives (à peine 5 en L1 et 1 en C1).

Et le plus ahurissant, c'est qu'en Ligue 1, il n'a pas besoin de disputer toutes les minutes de son équipe : à peine 16 titularisations. Quand il est dans le XI de départ, sa moyenne est d'un but par match alors qu'il a été remplacé à 7 reprises. Son dernier match intégral en championnat remonte ainsi au 7 février contre Monaco (4-1, doublé). Cette fraîcheur se constate maintenant que le PSG entre dans les choses sérieuses. Fort de ce nouveau statut, il pourrait conduire Didier Deschamps à adapter son système de jeu pour lui. Qui l'aurait crû il y a à peine 3 mois ? 

Leonardo Balerdi, l'homme du paradoxe

Leonardo Balerdi dispute sa 5e saison à l'Olympique de Marseille, un âge canonique dans un club où votre destin peut être expédié en 3 mois. Pourtant, l'Argentin ne fait toujours pas l'unanimité. Capable du meilleur comme de dévisser totalement, le joueur formé à Boca Juniors est régulier, et plutôt dans la tranche haute. Or l'impression diffuse qu'il laisse ses émotions le déborder quand la route s'élève demeure chevillée à ses crampons. 

À Lyon, son manque de discernement et une bonne part de naïveté face à Alexandre Lacazette avait conduit à son exclusion au bout de 5 minutes. Lors du Classique aller, une mésentente avec Gerónimo Rulli avait coûté le 2e but à l'OM et la fin des minces espoirs marseillais après l'expulsion d'Amine Harit

Néanmoins, quand il n'est pas là, cela se ressent. Cela est notamment dû à son rôle de premier relanceur, un poste clef pour Roberto de Zerbi et qui se traduit dans les statistiques par un très haut pourcentage de passes réussies. Et c'est un fait : sans Balerdi, l'OM n'a que 50% de victoires (Toulouse et Nice lors des 3e et 4e journées). Contre Strasbourg à la Meinau (1-0) et plus récemment contre Auxerre (3-0), les Phocéens ont perdu contre deux adversaires qu'ils n'apprécient pas du tout. La suspension du capitaine après un avertissement reçu à Angers avait suscité l'agacement des dirigeants olympiens qui présageaient déjà la défaite contre le promu à l'Abbé-Deschamps. C'est là tout le paradoxe de Balerdi : indispensable certes, mais par défaut. Une situation qui lui a valu une absence de 5 ans avec la sélection argentine avant de revenir lors des convocations en octobre et novembre. 

C'est précisément lors de grands rendez-vous comme ce Classique du football français que Balerdi doit sécuriser son équipe, surtout que la défense à trois s'annonce composite. Pour l'heure, la phase retour est décevante, tant sur le plan des résultats que sur le plan du jeu (4 victoires, 1 nul, 3 défaites soit 13 points sur 24) et un succès au Parc des Princes relancerait l'OM et rendrait ce bilan plus clinquant.