Alors que Le Havre venait tout juste de perdre les armes à la main à Lyon (4-2), Montpellier attendait Saint-Étienne de pied ferme à la Mosson. Les deux plus mauvaises défenses du championnat s'affrontaient avec l'impérieuse obligation de l'emporter pour rester vivant dans cette saison. Les Verts ont fait ce qu'il fallait, les ultras de la Paillade ont humilié leur propre club. À 2-0, le match a été interrompu de manière logique tant le chaos régnait à La Mosson.
Stassin marque, Bernauer relance Montpellier
Téji Savanier a été le premier à lancer les hostilités, avec une frappe lointaine dont le rebond n'a pas trompé Gautier Larsonneur, attentif (5e). La réplique n'a pas attendu. Après avoir fixé la défense, Zuriko Davitashvili a décalé Florian Tardieu qui a vu son tir sorti de la lucarne par Benjamin Lecomte (6e).
Depuis l'arrivée d'Eirik Horneland, Lucas Stassin progresse et retrouve de la confiance. Trouvé entre les lignes par Irvin Cardona, le Belge s'est joué de Modibo Sagnan sur son crochet avant d'ajuster Lecomte avec l'aide du poteau (11e). Son 6e but de la saison et surtout son 4e lors des 5 dernières journées.
Montpellier procédait principalement via les coups de pied arrêtés. Savanier a ainsi trouvé Andy Delort, étrangement seul au second poteau, mais sa tête lobée croisée n'a pas trouvé le cadre (25e).
À la demi-heure de jeu, la Paillade a mis davantage d'impact, notamment dans la récupération. Omniprésent sur le front de l'attaque, Tanguy Coulibaly s'est beaucoup démené, sans être récompensé par une occasion véritable. Pourtant, les Stéphanois semblaient mieux installés, parvenant à jouer entre les lignes. À plus de 20 mètres, Pierre Ekwah a tenté sa chance et le ballon, légèrement dévié par Savanier, n'a pas trompé Lecomte, rapide au sol pour détourner en corner (40e).
Montpellier a répliqué sur un contre. Coulibaly a réussi son crochet mais, au moment d'ajuster Larsonneur, Léo Pétrot a placé un tacle salvateur pour sauver les Verts (42e). Lui aussi très présent, Benjamin Bouchouari a poussé Lecomte à la parade et Cardona, au rebond, a tiré à côté (43e).
C'était juste avant le tournant du match. Déjà averti, Maxime Bernauer a été pris de vitesse par Otmane Maamma et mis son coude pour stopper l'Héraultais. Deuxième avertissement et carton rouge : Saint-Étienne allait disputer toute la deuxième période à 10 (45e).
Le grand n'importe quoi
La mi-temps a permis aux deux entraîneurs d'effectuer des ajustements. Horneland a sacrifié Bouchouari au profit d'Yunis Abdelhamid tandis que Jean-Louis Gasset a lancé Issiaga Sylla et Wahbi Khazri.
Savanier aurait pu jouer un drôle de tour aux Verts avec un centre dévissé qui s'est transformé en tir vers la lucarne mais Larsonneur n'a pas été dupe (47e). Lecomte non plus, quand Cardona a offert une balle de 2-0 à Stassin qui a vu son tir paré par une main ferme (52e).
Ça sentait le KO. Sur un corner de Savanier, Sylla a hérité du ballon mais, surpris, il n'a pas pu le propulser comme il le souhaitait (53e). Une opportunité gâchée punie par Stassin. Lancé par Davitashvili, le Belge a humilié Sagnan sur sa prise de balle avant de punir Lecomte, totalement abandonné (54e).
Les ultras ont fait exploser des bombes agricoles, mis de la techno à fond les baffles et craqué des fumigènes. Logiquement, le match a été arrêté quelques instants (57e). Mais la situation a dégénéré car un agent de sécurité s'est retrouvé au sol et a été évacué (59e). Les CRS ont été déployés, ce qui a poussé des supporters à quitter la tribune en vitesse. Après 3 minutes dans le flou, François Letexier a indiqué aux joueurs de retourner aux vestiaires.
Après plus de 20 minutes de suspension, le match a été définitivement interrompu. Quelle sera la suite pour la Paillade ? Match perdu sur tapis vert, huis-clos et grosses amendes sont à prévoir. La Ligue 2 n'a jamais été aussi proche pour Montpellier mais le pire est peut-être encore à venir.