Le Real Madrid est définitivement fait d'un autre bois et il l'a à nouveau prouvé. Au terme d'un match que ne renierait pas le "Cholo" Simeone en personne, le club merengue a remporté la bataille tactique contre Manchester City qui n'a jamais voulu déroger de son système tactique qui l'a amené tout droit en prolongation puis aux tirs au but (1-1, 4 tab à 3). Bien défendre vaut tout autant que bien attaquer et les Merengues l'ont prouvé dans une style d'Atlético de Madrid qui aurait réussi.
Après une fin d'après-midi où des membres du parquage madridiste s'est fait remarquer par des chants racistes, Manchester City et le Real Madrid se retrouvaient après l'exceptionnel match aller à Santiago-Bernabéu (3-3) la semaine dernière.
Rodrygo, toujours lui !
Après une première longue possession des Skyblues avec, en point d'orgue, un centre de Kevin de Bruyne pour Erling Haaland intercepté par Andriy Lunin (6e), ce sont les Merengues qui ont imposé une séquence très dynamique, avec une frappe cadrée d'Eduardo Camavinga (10e). Sur la deuxième, après une ouverture aérienne de Dani Carvajal, Jude Bellingham puis Fede Valverde ont permis à Vinicius de prendre de la vitesse puis de centrer pour Rodrygo. Le Brésilien a vu son premier tir repoussé par Ederson mais n'a pas manqué sa deuxième chance au rebond (12e).
Désormais éliminé, City devait faire la course avec un décalage. Haaland a reçu un premier ballon aérien mais n'a pas pu rabattre suffisamment sa tête (16e). Sur la deuxième, le Norvégien a touché la barre (18e).
Pendant que les Mancuniens multipliaient les passes, les Madridistes, eux, cherchaient la verticalité, cornaqués par Toni Kroos. Chaque incursion dans le camp adverse était tranchante. De Bruyne a tout de même proposé davantage de spontanéité en déclenchant une frappe depuis l'extérieur de la surface, détournée par Lunin (26e). Sur le corner, pour la 3e fois, Haaland a pris le meilleur mais sa remise de la tête n'a pas trouvé preneur.
Jack Grealish, très sollicité à gauche, s'est inflitré dans la défense compacte mais son pointu a été dévié (31e). La pression citizen s'amplifiait et De Bruyne, du gauche, a terminé l'action, sans cadrer néanmoins (33e). Bien mieux dans le jeu qu'à l'aller, Haaland remportait la bataille physique dans l'axe avant d'orienter sur Grealish qui a fait le contrôle de trop, ce qui a permis à Rüdiger de fermer l'angle de frappe (36e). L'Anglais s'est rattrapé en provoquant l'avertissement de Carvajal (37e). Le Real Madrid continuait de défendre bec et ongles, tandis que Lunin sortait un corner direct de De Bruyne qui prenait la direction de la lucarne (45e). Peu trouvé sur le côté droit, Phil Foden a trouvé une position de frappe, sans cadrer (45e+1).
Histoire belge
City n'avait plus que 45 minutes hors taxes dans le sablier pour égaliser. Après un corner repoussé dans l'axe, Grealish a décoché une volée tendue, renvoyée par Lunin, déjà´attentif sur le corner plongeant de Foden (47e).
Sur la première incursion merengue de la deuxième période, Rodrygo a pu rapidement enchaîner pour frapper, sans cadrer (49e). Imprécis mais suffisamment pour rappeler la menace...
Un Madridiste a bien failli marquer, mais c'était contre son camp. Après une récupération dans les pieds de Camavinga, De Bruyne a initié un mouvement côté gauche et Nacho, sous la pression d'Haaland a poussé le ballon du pied en direction de ses cages mais a pu dégager juste à temps (50e). Sur le corner, Lunin a dégagé sur Foden mais l'Ukrainien a pu capter la reprise de l'Anglais (52e).
Les corners restaient la meilleure arme des Citizens. De Bruyne a ainsi trouvé Josko Gvardiol mais Camavinga a sauvé sur sa ligne (54e).
Face à ce manque de réalisme, les Skyblues ont affiché des signes de nervosité : Grealish puis Gvardiol ont été avertis coup sur coup.
Arcbouté devant son but, le Real Madrid faisait corps, parfois à 10 dans sa propre surface. L'orée des 20 dernières minutes, Grealish a enfin pu trouver un angle de frappe mais Lunin a capté en deux temps (70e). Le plan du Cholo Ancelotti était impeccable, réalisé par la très grande intelligence tactique de ses joueurs, capables de conserver toute leur lucidité.
Pep Guardiola s'est résolu à sortir Grealish pour Jérémy Doku (72e). C'est sur une action du Belge que les Merengues ont commis leur première erreur. Privilégiant le côté fermé pour centrer du gauche, l'ancien Rennais a poussé Rüdiger à dégager... sur De Bruyne, seul à bout portant pour loger le ballon sous la barre (76e). KDB failli signer un doublé, du gauche, mais Lunin a mis le ballon au-dessus de la transversale du bout des phalanges... sans que les arbitres ne signalent un corner (78e).
Kroos a été remplacé par Luka Modric pour retrouver de la fraîcheur sur les sorties de balle, une denrée très rare depuis plus d'une demi-heure (79e). Toujours dans un temps fort, City a manqué la balle du 2-1. Servi en retrait par Manuel Akanji, De Bruyne en a trop mis et son ballon s'est envolé (82e).
De retour devant un public qui l'a vu éclore, Brahim Díaz a suppléé Rodygo (84e).
Peu, voire pas trouvé du tout, Haaland est réapparu sur un corner au second poteau de De Bruyne, mais Bellingham a effleuré le ballon suffisamment pour empêcher l'attaquant citizen de smasher le ballon (88e).
City restait en position de force mais, après une perte de balle de Doku, Modric et Camavinga ont, en deux passes, trouvé Brahim à hauteur de la ligne médiane, prêt à contrer. Rodri l'a stoppé irrégulièrement, quitte à prendre un carton jaune sans contestation possible (89e).
Sur un ultime corner, Haaland, l'affût, n'a pas pu rabattre le ballon dans le cadre (90e+5). Synonyme de prolongation.
Rüdiger manque la balle de match...
Ce fut la dernière opportunité du Cyborg, encore une fois bien pâle, remplacé par Julián Álvarez pour attaquer les 30 minutes de rab.
Dès les premières secondes, Ruben Dias a voulu bloquer Bellingham et l'Anglais s'est effondré sur la pelouse avant de se relever sans trop de dommages (91e).
Le schéma tactique se répétait, avec de longues possessions des Skyblues, à la recherche de l'espace ou du décalage qui ferait définitivement craquer le Real Madrid. Un centre du gauche de Bernardo Silva a trouvé Foden mais le numéro 47 a manqué sa reprise (99e). Même en ayant constamment le ballon, City s'usait physiquement. Sur une rare sortie rapide, Vinicius a essayé de prendre Kyle Walker de vitesse, sans succès (101e). Ce dernier sprint a été celui de trop pour le Brésilien, remplacé par Lucas Vázquez (102e).
Alors qu'ils en avaient incapables depuis près d'une heure, les Merengues ont pu enchaîner une possession. Et à la 105e+1, ils ont obtenu leur... premier corner de la rencontre ! Ils ont même eu une balle de but : trouvé par une passe lumineuse de Brahim, Rüdiger s'est retrouvé à bout portant mais a manqué la cage d'Ederson (105e+2). Une vraie balle de demi-finale...
Blue Moon puis Hey Jude sont sortis des enceintes de l'Etihad Stadium pendant le changement de côté. Ce match entre les deux derniers vainqueurs de la Ligue des Champions s'étiraient encore dans la nuit mancunienne.
Doku a failli profiter d'une glissade Vázquez mais Carvajal a pu rattraper, avant de s'effrondrer sur la pelouse, crampé, (108e). Éder Militao l'a remplacé.
Pendant que Matteo Kovacic et John Stones s'apprêtaient à remplacer De Bruyne et Akanji, Vázquez a manqué le cadre (111e).
Ça sentait le KO de part et d'autre du terrain et, avec un peu plus de forces, le Real Madrid aurait pu piéger City. Alors que le 4e arbitre allait annoncer le temps additionnel, Álvarez a cadré, sans surprendre Lunin (120e).
La Casa Blanca avait réussi son pari : amener le champion d'Angleterre aux tirs au but.
... mais transforme le tir au but de la qualification
Álvarez a débuté la séance de tirs au but en prenant Lunin à contre-pied. L'éternel Modric s'est avancé mais il a été mis en échec par Ederson. Silva a voulu assurer le coup en frappant au centre... mais Lunin n'a pas bougé et a capté le ballon. Bellingham a remis les deux équipes à égalité. Puis Kovacic a buté à son tour sur Lunin. Vázquez n'a pas tremblé pour ajuster le gardien citizen. Foden a transformé pour maintenir son équipe dans la course. Nacho a offert deux balles de qualification. Ederson a transformé son tir mais il n'a rien pu faire face à Rüdiger, décidément l'homme de cette double confrontation.
Le tenant du titre est tombé contre une équipe qui a parfaitement su faire déjouer une équipe qui n'a jamais su s'adapter aux circonstances de match pour poursuivre sa route. Le Real Madrid défiera le Bayern dans un grand classique du football européen.
