Le 1er octobre, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, son avocat, Me Frédéric Bélot, avait demandé sa libération immédiate, pour raisons procédurales.
Le traité bilatéral d'extradition entre la France et les États-Unis stipule que la demande d'extradition complète doit être communiquée dans un délai de 60 jours, à partir de 1'arrestation provisoire, un délai dépassé selon son conseil : M. Kasatkin a été arrêté le 21 juin, or, il manque encore les traductions de deux pièces.
Mais la chambre, suivant les réquisitions de l'avocate générale, a rejeté cette demande, estimant que l'ensemble des documents avaient été transmis et qu'aucun délai n'était imposé concernant la traduction des documents.
Elle a par ailleurs indiqué que Daniil Kasatkin, 26 ans, ne présentait pas de "garanties" suffisantes pour une remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Alors qu'il se rendait en France avec sa fiancée qu'il venait de demander en mariage, le basketteur, qui jouait jusqu'à récemment avec l'équipe de Moscou MBA-MA, a été arrêté à l'aéroport parisien de Roissy, puis placé sous écrou extraditionnel le 23 juin.
La justice américaine le soupçonne d'avoir fait partie d'un réseau de pirates informatiques ayant, via un rançongiciel, attaqué plus de 900 entreprises, associations et entités gouvernementales entre 2020 et 2022.
Le basketteur, accusé d'avoir négocié le paiement des rançons, encourt 25 ans de prison. "Je n'ai aucun lien" avec cette affaire, a-t-il affirmé à l'audience.
Son avocat a estimé qu'"aucun élément de preuve" n'était apporté par la justice américaine, soulignant que l'adresse IP incriminée était en fait "un VPN auquel tout le monde peut se connecter".
L'avocate générale a souligné pour sa part que la chambre de l'instruction n'avait pas à se prononcer sur l'éventuelle culpabilité de M. Kasatkin, mais seulement sur la demande d'extradition.
Cheveux blonds, Daniil Kasatkin, habillé d'un sweat et Tshirt noirs, a semblé amaigri et fatigué. "Son état se dégrade. Il n'a pas le régime de protéines dont il a besoin en tant que sportif. Il n'a pas accès à une salle de sport. On lui permet de courir à l'extérieur, c'est tout", a expliqué son avocat.
"Devant un jury américain, le basketteur le jour et le hacker la nuit, ça ne passera pas", mais "sa tragédie" sera le "grand préjudice" porté à sa carrière de basketteur, a-t-il estimé.
La prochaine audience est fixée au 29 octobre : la chambre de l'instruction pourra soit valider ou refuser l'extradition, soit demander un complément d'information.