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Le Barça ne peut s'en prendre qu'à lui-même : l'Atlético gagne au buzzer !

Sörloth buteur providentiel
Sörloth buteur providentielDavid Ramos/Getty Images via AFP
L'histoire est tellement connue qu'elle en est devenue un classique : l'Atlético souffre, subit, encaisse un but mais finit par refroidir tout un stade. C'est ce qui s'est passé à Montjuïc où, face à un FC Barcelone qui n'a pas su tuer le match, les Colchoneros ont remporté un succès essentiel dans la quête du titre dans les dernières secondes (2-1). C'est la première fois que Diego Simeone gagne dans la cité comtale.

Le FC Barcelone et l'Atlético de Madrid se partageaient la première place du championnat au coup d'envoi et ce choc juste avant les fêtes de fin d'année ressemblait à un potentiel tournant dans cette saison, sachant que le Real Madrid est en embuscade pour dépasser les deux rivaux. 

Au bout d'un match où les Blaugranas ont tout fait pour gagner mais aussi tout fait pour perdre, les Colchoneros peuvent fêter Noël en avance (2-1). Cerise sur le gâteau : c'est la première fois que Diego Simeone gagne à Barcelone. 

Pedri, bien plus qu'un buteur

Est-ce de la superstition ? Quoi qu'il en soit, le Barça a attaqué dos à la fameuse horloge du stade olympique alors que, lors de ses deux défaites contre Las Palmas et Leganés, il avait commencé en face. Et si Julián Álvarez a amorcé le premier pressing sur la relance d'Iñaki Peña, ce sont bien les Blaugranas qui ont attaqué pied au plancher. Placé à droite en l'absence de Lamine Yamal, Raphinha n'a pu reprendre de la tête un premier centre venu de la gauche (2e) mais il a poussé Jan Oblak à une parade au sol alors que tout Monjuïc croyait déjà à l'ouverture du score (3e). 

Tout passait par Pedri qui orientait le jeu principalement sur son capitaine brésilien, déchaîné. Titularisé à gauche, Fermín López a aussi pu se mettre en valeur, sur un centre rentrant qui visait Robert Lewandowski mais a failli tromper Oblak, attentif pour intercepter ce ballon fuyant (12e).

L'Atleti n'a pas mis le nez à la fenêtre de tout le premier quart d'heure, jusqu'à ce que Giuliano Simeone, de la tête, ne cherche Antoine Griezmann sans le trouver mais obtenant un corner qui ne donna rien (17e). La mainmise catalane a repris. Monté aux avant-postes sur un corner, Íñigo Martínez s'est retrouvé seul au second poteau après un ballon repoussé et il a tiré fort mais tout droit sur Oblak (21e). Sur un corner joué à deux avec Pedri, Raphinha a trouvé la tête de Gavi, seul au premier poteau, mais le milieu n'a pas cadré (25e). 

À un moment, il fallait bien que ça craque. Et c'est venu de Pedri, sollicitant un une-deux avec Gavi pour transpercer le défense rojiblanca et ouvrir le score (30e). Moitié contrôle orienté, moitié talonnade, Gavi a donné raison à Hansi Flick de l'avoir titularisé pour offrir une solution supplémentaire et plus consistante physiquement au milieu. 

Les vagues se sont succédé, sans provoquer d'occasions franches mais suffisamment pour resserrer l'étau toujours plus. Une seule fois l'Atlético a été en mesure de dérégler le Barça. Alors qu'Oblak était sous pression, les Colchoneros ont réussi une sortie de balle magnifique pour se projeter sur le côté gauche après un changement d'orientation de Griezmann, le centre de Javi Galán a été dégagé en corner par Martínez alors qu'Álvarez attendait l'offrande du latéral gauche (45e). Dans la continuité, sur un second ballon contré par Pedri, le pressing blaugrana a failli payer mais Raphinha, qui partait au but avec Fermín et Alejandro Baldé dans son sillage a été empêché de fixer Josema Giménez après un tacle impeccable de Pablo Barrios pourtant pris de vitesse (45e+1). 

De Paul refroidit Montjuïc

Une statistique, cinglante, résumait la première période de l'Atlético : 0,00 xG. Il fallait donc changer de plan pour le Cholo notamment par rapport à la ligne de hors-jeu adverse qui a annulé plusieurs possibilités. 

Or le deuxième acte a débuté comme le premier, mis à part que c'est le côté gauche catalan qui a été sollicité. En bout d'action, Fermín a eu une balle de 2-0 mais Oblak a sauvé son équipe (47e). 

Quelques instants plus tard, un nouveau problème surgissait pour les Colchoneros : Giménez s'est allongé, mains sur le visage, blessé et remplacé par Axel Witsel (51e). Le Belge a été immédiatement averti pour une faute sur Lewandowski, venu jouer en pivot avant de se mettre en position favorable à l'entrée de la surface (53e). 

Le Barça continuait sont travail de sape, même si Pedri n'a pas cadré du gauche après une nouvelle offensive barcelonaise (54e). Le Canarien a ensuite une inspiration pour lancer Raphinha qui s'est compliqué la vie en lobant Oblak : le ballon a ricoché sur la transversale (58e). 

L'Atlético n'avait pas tiré une seule fois du match et, évidemment, sur sa première tentative, Rodrigo de Paul, seul à l'entrée de la surface, a profité d'un ballon mal dégagé pour égaliser d'une frappe enroulée du droit au ras du poteau gauche de Peña (60e). Un grand classique colchonero ! 

Sörloth, un but qui vaudra un titre ?

Le Barça venait de ruiner en une action une heure de très grande qualité, coupable de ne pas avoir su tuer le match. Après les entrées de Koke et Nahuel Molina, ce sont Dani Olmo et Ferran Torres qui ont fait leurs apparitions (64e). 

Mis sur orbite sur le côté droit de la surface, Raphinha a vendangé un centre alors que Lewandowski avait plongé au premier poteau (66e). Volontaire ou non, un centre plongeant du Brésilien a fait peur à Oblak, tout content de voir le ballon passer à côté (67e). 

Robin Le Normand et Alexander Sörloth ont remplacé Griezmann et Marcos Llorente pour le money time (72e). Le Barça a continué de gâcher avec un très grand G. Trouvé par Raphinha au second poteau, Ferran a remis de la tête un caviar à Lewandowski qui, on ne sait comment, a manqué le ballon (75e). Les Catalans ont, quelques secondes plus tard, failli tout perdre après une perte de balle à 25 mètres de leurs cages mais Peña a sorti la frappe de Barrios (76e). À bout de souffle, Marc Casadó a laissé sa place à Eric García (78e). 

À nouveau les Blaugranas poussaient : Olmo a vu son enroulé du droit passer à côté puis une volée de Raphinha être contrée en corner (80e), tout comme une frappe en pivot de Lewandowski (83e). Encore à la conclusion d'une passe lumineuse de Pedri, Raphinha a mangé la feuille de match face à Oblak (86e). Puis c'est le Canarien, connecté par Olmo, qui a buté sur le gardien, parfait pour fermer son angle (87e). 

Et puis, au bout des arrêts de jeu, de Paul s'est retrouvé à droite, il a transmis à Molina qui, lancé, a centré pour Sörloth : le ballon est passé entre les jambes de Pau Cubarsí et le Norvégien n'a pas manqué l'opportunité d'offrir un succès qui vaudra très cher en fin de saison au moment de faire les comptes (90e+5). 

C'est la 3e défaite consécutive à domicile du Barça et cette série démontre que ce n'est pas seulement une histoire de superstition : les Blaugranas jouent beaucoup trop faciles et en oublient le réalisme. Contre une équipe telle que l'Atlético, ce péché est puni avec fracas.