La vie de footballeur est ainsi faite que le temps de l'innocence est toujours bref pour les cracks. Lamine Yamal a beau n'avoir 18 ans que depuis trois mois et demi, il est déjà une superstar présente à tous les coins de rue de Barcelone, que cela soit sur des panneaux de pub (Adidas, Nesquik, Oppo et Powerade en ont fait leur égérie) ou dans le dos des supporters. Le maillot blaugrana floqué du 27, du 19 ou du 10 est devenu un marqueur de mode dans la cité comtale. Son couple avec la chanteuse Nicki Nicole, plus de 23 millions de followers sur Instagram, est l'un des plus médiatiques au monde. Et pour couronner le tout, il s'implique dans la Kings League de Gerard Piqué en tant que président de l'équipe La Capital, mais aussi en tant que provocateur de polémiques.
8,4 de moyenne en Liga
Lamine Yamal enchante ses supporters autant qu'il exaspère ses détracteurs car il ne se cache pas. Ça, c'est le lot des meilleurs joueurs. Mais c'est sur le plus important qu'ils sont jugés : le terrain. Désormais, il n'est plus un simple wonderkid : c'est le récent deuxième du Ballon d'Or, celui par qui passent les fulgurances du Barça, celui qui fait gagner à chaque fois.
Touché au pubis, le Catalan est revenu trop tôt à la compétition. Contre le PSG, il n'avait que 45 minutes d'essence. Il en a profité pour remporter 6 duels sur 7, notamment face à Nuno Mendes qui a repris la main quand le 10 a faibli. Cette titularisation a été suivie par une nouvelle indisponibilité. Contre Girona, il a beaucoup tenté (7 duels remportés sur 11, adressé 2 passes clefs dont une décisive, 5 dribbles réussis sur 9, 5 tirs tentés en 64 minutes) mais il a connu beaucoup de déchets aussi (21 ballons perdus). Pour autant, Flashscore Ratings lui a donné la note de 8,3 et le statut d'homme du match.
Contre l'Olympiakos en Ligue des Champions, sa passe décisive sur l'ouverture du score de Fermín López est involontaire (elle n'est pas toujours attribuée d'ailleurs) et son penalty sauve une partition très mitigée, malgré 87% de passes réussies dont 2 clefs, 8 duels remportés sur 15, 5 dribbles passés sur 10, 4 interventions défensives, 2 interceptions et 13 ballons perdus en 75 minutes. Pour Flashscore Ratings, c'est un 8,8.
Consistant dans les statistiques certes (sa moyenne est de 8,4 en championnat depuis le début de saison), mais l'analyse visuelle est plus mitigée. Désormais, il a plusieurs joueurs sur le dos et il ne peut plus constamment revenir sur son pied gauche pour frapper. Une des difficultés réside en l'absence de Raphinha, qui devrait s'étirer encore un peu. La force du Barça peut vite devenir une faiblesse : quand l'un manque, l'autre est impacté. La complémentarité s'exprime dès lors essentiellement avec Jules Koundé sur le côté droit.
La saison dernière, la grande force de Lamine Yamal était de ne pas forcer le jeu, de ne pas s'enferrer dans un dribble superflu et de faire jouer ses coéquipiers. Contre l'Olympiakos, il a pourtant donné l'impression de vouloir rentrer quasi-systématiquement sur son pied gauche pour enrouler. Cherchait-il un moyen de se rassurer et de retrouver de la confiance dans cet enchaînement ? Probable. Y est-il parvenu ? C'est beaucoup moins évident. Néanmoins, rien ne semble l'atteindre. Vendredi soir, il était de retour à la Cupra Arena pour la King's League où il a refait le show et, samedi matin, il était d'excellente humeur à l'entraînement. S'il se sait attendu au tournant, le Catalan paraît imperméable à la pression, même à quelques heures d'un Clásico.