Marc Márquez est reparti d'Indonésie avec une épaule dans la boîte à gants et il a renoncé aux GP d'Australie et de Malaisie. Reverra-t-on le nouveau champion du monde en MotoGP cette saison ? Rien n'est moins sûr. En attendant, c'est le pilote essayeur de Ducati, Michele Pirro, qui a été désigné pour assurer l'intérim.
À 39 ans, Pirro a pris 69 départs en MotoGP, le dernier lors du Grand Prix de la Solidarité à Barcelone l'an dernier, pour remplacer Fabio di Giannantonio sur une VR46. Il avait ensuite effectué les premiers essais de la GP25, avec interdiction formelle de donner son ressenti à "Digia".
Pirro et la MotoGP, c'est une histoire qui n'a jamais vraiment pris en course mais qui lui a permis de devenir une référence pour Ducati dans un registre différent, dans l'ombre des stars mais prépondérant dans l'amélioration de la machine.
En fait, sa dernière saison complète remonte à 2012, quand il pilotait un FTR. Un autre temps. Depuis 2013, il est pilote essayeur Ducati et, entre les wild cards et les blessures, il est apparu sur la grille au moins une fois par saison sans discontinuer. Ce sera donc le cas encore en 2025 où son numéro 51 remplacera le mythique 93.
Pirro, le coéquipier idoine pour Bagnaia ?
Difficile de connaître la GP25 mieux que Pirro. Cela ne lui garantira pas un résultat à Philip Island (les pilotes essayeurs sont rarement dans le rythme) mais il y aura de quoi tester de nouvelles pièces en prévision des tests hivernaux. Le natif des Pouilles le fera sans pression mais avec célérité.
La pression sera en réalité sur Francesco Bagnaia. Leader de substitution des Rouges, le Turinois a une troisième place au classement des pilotes à sauver. Car même si Marco Bezzecchi a fait un strike sur Márquez à Mandalika, le pilote Aprilia est dans une phase ascendante, Pecco oscille d'une sortie à l'autre entre l'excellent comme à Motegi et le zéro pointé comme en Indonésie.
Avec seulement 20 points de marge sur "Bezz", Bagnaia a l'obligation de finir fort une saison où il s'est souvent plaint de sa moto, insinuant parfois que Márquez avait reçu un traitement de faveur dans le développement de sa GP25. Il ne souffrira pas de l'ombre de Pirro, bien au contraire. Mais la présence du quasi-quadra le met aussi face à ses responsabilités.