Julieta Makintach, 48 ans, a comparu à La Plata (sud de Buenos Aires) devant un jury spécial composé de magistrats, d'avocats et de législateurs de la province de Buenos Aires, l'autorité de tutelle. Le procès doit durer une semaine. En mai, la magistrate, l'une des trois présidant le procès sur les circonstances de la mort en 2020 de Maradona, avait été récusée, après la révélation selon laquelle elle avait participé à la préparation d'une mini-série documentaire sur le procès, avec elle-même en vedette.
Dans la foulée, le procès à San Isidro (nord de Buenos Aires) avait été annulé, à la demande de plusieurs parties, au terme de deux mois et demi d'audience et plus de 40 témoins entendus. La justice a fixé cette semaine au 17 mars 2026 la tenue d'un nouveau "procès Maradona", avec un nouveau trio de magistrats.
Au premier procès, la position de Julieta Makintach était devenue intenable après la diffusion, dans la presse, d'images de vidéo-surveillance la montrant notamment en train de parcourir, le dimanche juste avant le procès, les locaux du tribunal, filmée par une équipe et donnant une interview.
La mini-série avait déjà son titre, "Justice Divine", et sa bande-annonce, qui avait même été diffusée par la suite à une audience incrédule, au moment de décider si le procès Maradona devait ou non être annulé.
Julieta Makintach, disant regretter "l'impact institutionnel et social" de sa conduite, avait démissioné de son poste de juge, anticipant en fait sa suspension. Le procès actuel doit se prononcer sur son éventuelle destitution définitive.
A l'audience jeudi, elle a plaidé que le projet de série TV était une proposition "d'une amie" et "une pierre sur laquelle j'ai trébuché sans en mesurer les conséquences". La procureure Analia Duarte, annonçant qu'elle requerra sa destitution, a énuméré les griefs, entre autres négligence, manquement aux devoirs liés à sa fonction, divulgation de secrets et abus de pouvoir.
Cela a impacté "l'image de la justice toute entière auprès des Argentins, et du monde", a-t-elle déploré. En mars prochain seront rejugés sept professionnels de santé - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers - pour d'éventuelles négligences fatales dans leurs soins à Maradona, décédé à 60 ans d'une crise cardiorespiratoire et d'un œdème pulmonaire, lors d'une convalescence après une neurochirurgie.
