Acquitté en première instance en 2022, le Français de 69 ans est rejugé aux côtés de l'ex-patron de la FIFA Sepp Blatter pour "escroquerie", "gestion déloyale", "abus de confiance" et "faux dans les titres" par la Cour d'appel extraordinaire du Tribunal pénal fédéral à Muttenz, près de Bâle.
"Je ne comprends toujours pas pourquoi le ministère public s'acharne sur moi", a lancé le triple Ballon d'Or au début de son audition, répétant avoir aidé le Suisse à conquérir la présidence de la Fifa en 1998 avant de devenir son conseiller jusqu'en 2002.
"Surpris" de voir Sepp Blatter lui demander ses prétentions salariales, "comme je ne connaissais pas ce monde, le monde de la FIFA, j'ai dit au hasard un million", a raconté Michel Platini, désormais sans activité et retiré à Cassis, près de Marseille.
"Il m'a demandé : un million de quoi? J'ai voulu un peu plaisanter et j'ai dit : un million de ce que tu veux, des roubles, des pesetas, des lires. Et M. Blatter a dit un million de francs suisses", a poursuivi l'ex-capitaine des Bleus.
Mi-1999, alors que Platini conseillait déjà Blatter "sans contrat ni rémunération", le Valaisan lui aurait dit : "Je ne peux pas te payer le million, je n'ai pas d’argent" et les deux hommes auraient alors convenu d'un accord écrit pour 300.000 francs suisses par an, intégralement payés au Français.
"Il m'a dit : Je te donnerai le solde plus tard, quand on aura de l'argent à la FIFA", a poursuivi Platini, qui a donc présenté en janvier 2011 une facture de 2 millions de francs suisses à l'instance du foot, qualifiée par le parquet de "fausse facture" destinée à escroquer l'organisation.
Platini aurait-il présenté cette demande si Blatter avait quitté la tête de la FIFA ? "Absolument", a répondu le Français. "Et si la FIFA n'avait pas voulu me rémunérer, j'aurais fait une procédure judiciaire : un contrat, c'est un contrat, une parole, c'est une parole. La FIFA me devait cet argent et j'aurais tout fait pour le récupérer".