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La fédération internationale de boxe porte plainte contre le CIO et s'attaque à Khelif et Yu-ting

Imane Khelif contre Lin Yu-ting durant les JO 2024.
Imane Khelif contre Lin Yu-ting durant les JO 2024.AYTAC UNALAN/ADOLU/Anadolu via AFP
La fédération internationale de boxe (IBA), exclue du mouvement olympique mais qui contestait lors des JO de Paris le droit de deux boxeuses à concourir chez les femmes, a annoncé ce lundi une offensive judiciaire contre le CIO.

L'instance dirigée par le Russe Umar Kremlev affirme "déposer plainte auprès du procureur général de la Suisse", Stefan Blätter, et préparer "des plaintes similaires" auprès des procureurs généraux de France et des Etats-Unis.

Privée depuis 2019 de l'organisation de son propre tournoi olympique en raison d'une cascade de problèmes de gouvernance, l'IBA bataille sans relâche contre la présence en catégorie féminine de la boxeuse algérienne Imane Khelif (-66 kg) et de la Taïwanaise Lin Yu-ting (-57 kg), championnes olympiques à Paris.

"Selon la loi suisse, toute action ou inaction qui présente un risque pour la sécurité des participants à une compétition mérite une enquête et peut servir de base à des poursuites pénales", avance l'IBA.

L'organisation affirme avoir exclu des Mondiaux 2023 les deux athlètes, qui ont toujours concouru chez les femmes, parce qu'elles seraient porteuses de chromosomes XY : une preuve de masculinité, martèle l'IBA, alors que c'est aussi une forme parmi d'autres de "différence de développement sexuel" (DDS), autrefois appelée intersexualité, et qui touche selon les études une naissance sur 1.000 à 4.500.

Le CIO, qui a géré en direct le tournoi olympique de boxe faute de fédération internationale reconnue, s'appuie à l'inverse sur le passeport des deux concurrentes. Interrogé sur Imane Khelif, le porte-parole de l'instance olympique a rappelé qu'elle était "née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme et boxe en tant que femme".

Huit mois après le tournoi olympique, l'IBA s'estime confortée dans son offensive par le décret signé mercredi par le président américain Donald Trump, pour tenter d'empêcher les athlètes transgenres de pratiquer des sports féminins.

Ni Imane Khelif ni Lin Yu-ting ne sont pourtant des femmes transgenres, mais selon l'organisation, ce texte "prouve que l'IBA est restée ferme, protégeant à juste titre les boxeuses contre la concurrence déloyale".