Il faut bien dire la vérité : si Daniil Medvedev n'existait pas, il faudrait l'inventer. Tour à tour génial puis exaspérant, le Russe est un sacré entertainer, même si son caractère l'a sûrement empêché d'ajouter d'autres Majeurs à son palmarès.
Mais cette année, difficile de voir celui qui fut numéro 1 mondial il y a à peine 3 ans. En Grand Chelem, Medvedev n'a remporté qu'un seul match, le premier tour en Australie. Sa victime ? Kasidit Samrej, 318e mondial. La suite a été catastrophique : Cam Norrie l'a sorti d'entrée à Roland-Garros et Benjamin Bonzi lui est tombé sur le rable à Wimbledon et à l'US Open.
Le moment de changer ?
Medvedev a-t-il besoin d'un renouvellement de son staff ? Gilles Cervera l'a emmené tout en haut de la hiérarchie et a réussi là où beaucoup, à commencer par Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas, ont échoué : remporter un Grand Chelem.
Or depuis plus de 2 ans, Medvedev n'est pas au niveau requis, celui qui fut le sien en réalité quand il a remporté les ATP Finals en 2020 et l'US Open l'année suivante. Les chiffres sont accablants. Treizième mondial à l'amorce du Grand Chelem new-yorkais, il n'a battu que deux joueurs du Top 30 cette année et a enregistré 18 défaites pour 26 victoires. Ainsi, il n'était pas retombé sous les 70% de succès depuis 2018. Au soir du premier tour de l'US Open, il est à présent 16e ATP et pointe à la 21e place au classement pour le Masters. Son absence est déjà une réalité, une première après 6 participations consécutives.
Mentalement, le Russe est en perte de vitesse. Depuis sa victoire à Rome, en mai 2023, alors qu'il déteste l'ocre, il a perdu ses 6 finales, la dernière sur le gazon d'Halle contre Alexander Bublik. Dès qu'un grain de sable se glisse dans le mécanisme, comme ce fut le cas contre Bonzi où il a laissé éclater sa colère à l'encontre d'un photographe, Medvedev ne parvient plus du tout à se contenir. Jouer le bad boy est un rôle qui lui plaît énormement, mais cela le submerge quand Novak Djokovic s'est transcendé quand il enfilait l'habit du Djoker.
La situation a interpellé Boris Becker sur X : "On appelle ça un "craquage en public". Je crois qu'il a besoin d'aide professionnelle ?!?" Ancien 4e mondial, coach à succès et co-auteur du livre "Winning ugly" qui porte sur l'importance du mental pour gagner quand le physique et la technique ne sont pas au top, Brad Gilbert a répondu à Boom-Boom, constatant que Medvedev avait fait "la même chose après sa défaite à Washington, il s'était complètement effondré là aussi. Je suis d'accord, il a vraiment besoin d'aide".