"Si nous n’investissons pas dans le sport pour la jeunesse dès maintenant, nous risquons de perdre toute une génération, et dans quelques années, il se pourrait qu’il n’y ait plus personne pour représenter l’Ukraine aux championnats du monde ou aux Jeux olympiques", a expliqué dans un courriel à l'AFP Olha Saladukha.
"Nous savons que de nombreux enfants ont fui l’Ukraine à cause de la guerre et qu’il est incertain qu’ils reviennent", a rappelé l'ancienne triple sauteuse, sacrée championne du monde en 2011.
Des entraîneurs et des athlètes ukrainiens de toutes disciplines ont été tués, et une immense partie des infrastructures a été détruite durant le conflit.
Saladukha, qui reconnaît "qu’il est difficile de prévoir dans quelle mesure les infrastructures pourront être reconstruites", a estimé vital d’envoyer les jeunes athlètes participer à des compétitions internationales.
"Pour ces jeunes, participer à des événements internationaux, c’est aussi trouver un sens et de l’espoir pour eux-mêmes", a-t-elle ajouté.
"En investissant dès maintenant dans les jeunes athlètes, nous ne faisons pas qu’élever de futurs champions: nous maintenons vivant l’esprit de l’Ukraine et construisons une société forte", a-t-elle poursuivi. "Au-delà des médailles, il s’agit de construire l’espoir et la résilience de la prochaine génération", a-t-elle conclu.
L’Ukraine a envoyé une équipe de 23 membres aux championnats du monde d'athlétisme qui viennent de s'achever à Tokyo et a été représentée à chaque grand événement international depuis l’invasion russe en février 2022.
Yaroslava Mahuchikh, championne olympique du saut en hauteur, a décroché la seule médaille ukrainienne au Japon, en bronze.