Deux anciens paramilitaires, membres des escadrons d'extrême droite qu'une lutte sanglante a opposés aux guérillas de gauche en Colombie, ont affirmé devant les juges que Herrera leur avait remis près de 10 000 dollars (environ 8 745 euros) pour tuer quatre de ses voisins, soupçonnés d'être des rebelles qui voulaient le kidnapper.
Une source au parquet a indiqué à l'AFP que l'ex-grimpeur aux trois victoires d'étape dans le Tour de France, âgé de 64 ans, avait été convoqué libre à Bogota pour donner sa version. Des journalistes de l'AFP l'ont vu arriver jeudi au siège du parquet de la capitale colombienne en compagnie de sa compagne pour être entendu par un procureur. N'étant pas inculpé dans cette affaire, son témoignage n'a pas d'effet juridique contraignant.
Selon son avocat, Hernando Benavides, interrogé par les médias, Herrera s'est dit "innocent" et "victime d'événements auxquels il n'était pas mêlé". Il a dénoncé un coup monté visant à "salir" son nom.
Pour les besoins de l'enquête, le parquet a également souhaité la présence de Rafael Herrera, frère de l'ancien cycliste et complice présumé dans cette affaire.
Selon les paramilitaires déjà condamnés pour ces meurtres, les victimes étaient en réalité des paysans qui avaient refusé de vendre leurs terres au vainqueur du Tour d'Espagne 1987. Leurs corps auraient été enterrés dans une propriété appartenant à Herrera à Silvania, à environ 60 km de Bogota.
Le parquet a ordonné des recherches des restes présumés des victimes dans la propriété de l'ancienne gloire du cyclisme colombien, mais n'a pour l'instant pas communiqué leurs résultats.