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"L’âge n’est pas une raison valable", Kenza Dali se confie pour la 1ere fois sur sa mise à l’écart des Bleues

Kenza Dali en mai dernier.
Kenza Dali en mai dernier.GORDON DONOVAN / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Ce jeudi, Kenza Dali est apparue dans le podcast RE animé par l’ancienne joueuse des Etats-Unis, Christen Press. Elle y a notamment abordé la question de sa mise à l'écart avec les Bleues par Laurent Bonadei.

Elle s'est livrée via le podcast RE. Kenza Dali est sortie de l'ombre ce jeudi et a abordé un événement aussi récent que déstabilisant : son absence à l'Euro et, donc, sa mise à l'écart par Laurent Bonadei.

"La déception a été si dure. C'était une déception parce que quand vous faites partie de cette équipe et que vous êtes dans le groupe des leaders, que les gens ne savent pas ce qui se passe en coulisses, ce que vous faites pour l'équipe... C'est dur", a affirmé la milieu de terrain.

"Avec Eugénie et Wendie, nous avons en quelque sorte élaboré la nouvelle convention collective, pour l'équipe, pour les primes, pour mettre l'équipe dans les meilleures conditions possibles. L'entraîneur a utilisé notre expérience et nos relations avec les joueuses, etc... Et puis, un mois avant l’Euro, le coach m’appelle cinq minutes pour m’annoncer que je ne suis pas retenue. Tu ne t’y attends pas", a-t-elle poursuivi. "Si on m’avait donné une vraie raison – n’importe laquelle – je l’aurais respectée. (…) Mais ce que je ne comprends pas, c’est cet appel de cinq minutes. Je lui ai demandé : 'est-ce à cause de mon âge ? Non. Mes performances ? Non. Mon comportement ? Non. Donc tu ne me parles pas de football, pas de mon âge, pas de mon attitude. Alors c’est quoi ? Sa réponse a été : C’est une décision pour l’équipe nationale.' ".

La décision a été grandement prise pour une injustice. "Ce serait plus simple pour moi si je n’avais plus le niveau. À 34 ans, tu pourrais dire : ok. Sauf qu’en réalité, je suis encore celle qui court le plus à chaque match, avec plus d’un kilomètre d’avance sur toutes les autres. Alors si tu parles d’âge, de chiffres, de données… aujourd’hui tout est analysé. Je ne manque jamais un entraînement, jamais un match, je cours le plus. Donc l’âge n’est pas une raison valable.  Le plus difficile pour moi, c’est que le sélectionneur actuel est l’ancien adjoint d’Hervé Renard. On avait fait la Coupe du monde et les Jeux ensemble. Avant les Jeux, j’ai traversé une période très compliquée, j’ai perdu quelqu’un dans ma famille. C’était vraiment dur. J’avais perdu mes repères, je ne savais même plus pourquoi je jouais. Et c’est lui (Bonadei) qui était là pour moi".

"Deux semaines avant les JO, j’ai dit : 'je ne peux pas y aller, je veux rester avec ma mère'. Et c’est lui qui m’a relevée, qui m’a poussée à y aller. On avait créé une relation très forte, qui dépassait le foot. Il a même rencontré ma famille dans un moment d’intimité, de deuil. Il a été là dans la pire période de ma vie. Et c’est pour ça que la déception a été encore plus dure. Parce que quand tu connais ce que ça représente pour moi, ce que j’ai traversé, et que malgré ça, on t’écarte… ça fait mal".

"Il m’avait fait des promesses. Il m’avait dit : 'si tu pars jouer aux États-Unis, ne t’inquiète pas, tu feras toujours partie du groupe de leaders, tu seras appelée en sélection. Chaque mois, tu pourras voir ta famille grâce aux rassemblements'. Peut-être que je n’aurais pas pris la décision d’aller à San Diego si je n’avais pas eu cette garantie de retrouver ma famille régulièrement avec la sélection. Et il le savait".