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Koundé offre la Copa del Rey au Barça à la 118e minute après que le Real Madrid a mené 2-1

Jules Koundé, buteur providentiel, avec Lamine Yamal, double passeur décisif
Jules Koundé, buteur providentiel, avec Lamine Yamal, double passeur décisifPierre-Philippe MARCOU / AFP
D'un tir croisé au bout de la prolongation, Jules Koundé a offert la Copa del Rey au FC Barcelone (3-2, ap). Après que Pedri a ouvert le score magistralement, Kylian Mbappé et Aurélien Tchouaméni ont fait passer le Real Madrid devant, jusqu'à ce que Ferran Torres n'égalise à l'arraché. La fin de match a été entachée par un craquage d'Antonio Rüdiger exclu avec Lucas Vázquez alors qu'ils avaient été remplacés.

Après le grand n'importe quoi de la veille, le football reprenait ses droits à La Cartuja de Séville pour cette finale de la Copa del Rey entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Et une chose est sûre : ce Clásico restera longtemps au panthéon après cette victoire blaugrana au bout de la prolongation (3-2, ap)

Pedri décroche la toile d'araignée

Sans Kylian Mbappé, trop juste pour débuter après sa blessure à la cheville contre Arsenal, la Casa Blanca a débuté dans un 4-3-1-2 afin de densifier son milieu. Les premiers instants ont été scandés par un pressing haut merengue mais aussi deux offensives passées par le côté gauche blaugrana qui a abouti à un centre de Ferran Torres, titularisé à la place de Robert Lewandowski, blessé, détourné en corner par Antonio Rüdiger (2e). Jules Koundé s'est imposé dans les airs, sans cadrer (3e). 

Les Madridistas ont cherché à mettre de l'impact, à l'image de Lucas Vázquez, qui aurait pu prendre un carton jaune pour une intervention très en retard sur Raphinha (5e). 

Titulaire surprise, Ferland Mendy n'a pas tenu 10 minutes avant de rechuter. Après une intervention sur Koundé, le latéral gauche a demandé le changement et a été remplacé par Fran García. 

Après un quart d'heure à courir après le ballon, le Real Madrid a eu une possession dans le camp catalan mais après une passe de Vinicius Jr intercepée, Dani Olmo s'est projeté et, avant d'être percuté par Rüdiger qui s'en est sorti indemne, il a pu servir Raphinha à droite. Le centre du Brésilien a été contré par la main de Fede Valverde venu tacler, sans provoquer de penalty (16e).  

Débordé dès son entrée en jeu par Lamine Yamal, F.García a été crocheté par le nouveau blond qui a enchaîné par une frappe à ras de terre qui a flirté avec le poteau droit de Thibaut Courtois (19e). Le Belge s'est ensuite envolé sur un coup de tête, cadré cette fois-ci, de Koundé, à la réception d'un coup franc de Raphinha (21e). 

Les transitions rapides étaient la solution pour le Real Madrid qui s'est enfin créé une situation mais F.García a été contré par Koundé (23e). Alors que Dani Ceballos venait d'éviter un carton jaune pour un tacle par derrière sur Lamine Yamal, c'est finalement... Carlo Ancelotti qui a été le premier averti du match : il réclamait une main (posée) au sol de Gerard Martín après que le ballon est sorti en touche (25e). 

Le Real Madrid a espéré ourdir un contre mais Pau Cubarsí a réalisé un tacle superbe pour intercepter la passe de Jude Bellingham. Pedri a ouvert le jeu sur Lamine Yamal qui a fixé la défense pour mieux servir en retrait le Canarien. Arrivé lancé, Pedri a expédié une frappe téléguidée en pleine lucarne (29e). 

Après qu'Aurélien Tchouaméni a commis un tacle par derrière très dangereux sur Olmo, Raphinha a fini l'action par une frappe écrasée dans le cas de Courtois, avant que l'arbitre ne revienne à l'action pour avertir logiquement le Français (31e). 

Malgré la domination blaugrana, les Madridistas se sont montrés menaçants à l'initiative de Bellingham, auteur d'une récupération dans son camp avant de conclure seul face à Wojciech Szczesny, en nette position de hors-jeu (35e). Cette action a lancé le Real Madrid et rendu nerveux le Barça, à commencer par G.Martín, averti pour un tacle en retard sur Tchouaméni (36e). 

Après un bloc de hockey sur glace de Rüdiger sur Olmo, Raphinha a tenté un coup franc direct : dévié par le défenseur central allemand, le ballon a fini en corner alors que Courtois était pris à contre pied. Olmo a centré au premier poteau mais le ballon a traversé une forêt de jambes avant de heuter le second poteau (43e). 

Dans les arrêts de jeu, Vinicius Jr a pris la profondeur et obtenu un penalty après une intervention d'Íñigo Martínez... mais le Brésilien était hors-jeu au départ (45e+2). 

Pour finir la première période, Olmo a de nouveau subi une faute, cette fois de Raúl Asencio, qui s'en est sorti à bon compte (45e+3). 

Mbappé change tout

Parti à l'échauffement très tôt dans le match, Mbappé est entré dès le retour des vestiaires à la place de Rodrygo, transparent. 

Le Barça s'est procuré la première occasion du second acte, un tir du gauche bloqué par Courtois (46e). À 25 mètres, Raphinha a testé le gardien merengue à son tour (48e). Pedri, lui, n'a pas cadré (49e). 

Le Real Madrid a répondu avec force. Après un tacle dans les pieds d'Olmo, Bellingham a trouvé Vincicius dans la profondeur : le Brésilien a buté deux fois Szczesny qui n'avait pas eu de travail jusqu'alors (50e). Sur son premier ballon exploitable, Mbappé a fixé Cubarsí pour frapper du gauche dans un angle fermé mais le Français a buté sur Szczesny (54e). 

Ancelotti a procédé à deux nouveaux changements : Vázquez et Ceballos sont sortis, Arda Güler et Luka Modric sont entrés, ce qui a replacé Valverde au poste de latéral droit (55e). Dans la foulée, le Barça a eu un trois contre deux à jouer mais Ferran a mal donné son ballon à Raphinha qui a tiré à côté (55e). 

Pourtant, c'est le Real Madrid qui faisait meilleure impression. Encore à l'initiative de Bellingham, Mbappé a pu servir Vinicius Jr qui, après avoir crocheté Koundé, n'a pas pu conclure (56e). Le Brésilien a profité d'une mauvaise relance blaugrana pour tirer, sans danger pour Szczesny (59e). En revanche, le Polonais semblait battu après une nouvelle perte catalane mais il a manqué un tout petit plus d'effet au numéro 7 merengue pour égaliser (60e) 

Des espaces s'ouvraient aussi de l'autre côté du terrain. Alerté par Koundé, Olmo a joué en pivot sur Ferran qui a décalé Raphinha, qui a de nouveau écrasé sa frappe sans cadrer (62e). 

Ces occasions gâchées allaient se payer pour le Barça, totalement à la rupture en défense. Hansi Flick a décidé de sortir Olmo, au profit de Fermín López (65e).

Après une perte de balle de Pedri sous la pression de Bellingham, Mbappé a percuté plein axe et il a été arrêté devant la surface par Frenkie de Jong, averti (68e). Cette fois-ci, pas de doute : c'est bien par un coup franc direct que Mbappé a égalisé, avec l'aide du poteau droit (70e). 

Le Barça a voulu remettre le pied sur le ballon mais le Real Madrid jouait mieux depuis bien longtemps. Après un nouveau tacle de Bellingham, cette fois sur Lamine Yamal, Mbappé a pu orienter sur Vinicius qui a voulu lui rendre mais Martínez a surgi pour dégager en corner (74e). 

Après un nouveau tacle de Martínez, Güler a déposé un corner sur la tête de Tchouaméni, seul à bout portant pour donner l'avantage à la Casa Blanca (76e). Pendant ce temps-là, Ronald Araújo et Gavi attendaient pour entrer...

Ferran redonne vie au Barça

Contraint de marquer, le Barça a cherché à retrouver le fil de son match, coupé net depuis près d'une heure. Sur le côté droit, Lamine Yamal a cru trouver le petit filet opposé mais c'était sans compter sur Courtois, auteur d'une parade superbe (81e). En revanche, le Belge a été court, tout comme Rüdiger, pour intercepter le ballon en profondeur de Lamine Yamal qui a permis à Ferran, parti dans le dos du central, de croiser un tir qui a roulé au fond des filets (84e). Vu la proposition offensive catalane en deuxième période, c'était bien payé pour le Barça. Néanmoins, avec cette réalisation, le Tiburón est sacré Pichichi de la compétition avec 6 unités. 

De Jong et Martín sont sortis, remplacés par Araújo et Gavi, enfin sur le terrain (85e). La fin de match était sous haute tension. Le duel Koundé-Vinicius s'intensifiait et le Brésilien a demandé son changement, au profit de Brahim Díaz (88e).

À l'entame des arrêts de jeu, Modric a été averti pour une semelle sur Gavi (90e+1). Ça sentait la sueur et le KO. Cubarsí a réalisé un tacle magnifique pour stopper une transition merengue (90e+3). Dos au jeu, Ferran a été touché par Rüdiger mais ni l'artitre ni l'assistance vidéo n'a bougé (90e+5). Mais sur l'action suivante, Raphinha a fixé Asencio. Cette fois-ci, aucun doute : c'est un penalty. Mais la VAR a appelé Ricardo de Burgos... qui a averti Raphinha pour simulation (90e+10) ! Les polémiques n'ont pas fini d'animer l'Espagne ! 

Koundé, personne ne l'avait vu venir

À l'époque de Muhammad Ali et Joe Frazier, les combats allaient en 15 rounds. La prolongation avait des airs de Thriller in Manilla. C'était plus indécis que jamais, chaque action pouvant amener un but. Exténué, Pedri mettait la flèche, remplacé par Eric García dans un registre beaucoup plus défensif (98e). 

Le Barça voulait le ballon, le Real Madrid les contres et les coups de pied arrêtés si bien exploités jusqu'à présent. Trouvé par Raphinha, Ferran a légèrement trop croisé son tir alors que Courtois était battu (104e). Ce fut la première et seule opportunité tangible de cette première période. 

Les Culés n'avaient guère envie d'aller à une aléatoire séance de tirs au but. Trouvé côté droit, Ferran a servi Raphinha sur un plateau. Le Brésilien a marqué en position de hors-jeu très avancée (106e). Puis c'est Fermín qui a eu une occasion mais le ballon a fini sur le dessus des filets de Courtois (107e). 

Les Madridistas à leur tour se sont projetés mais la passe de Güler pour Bellingham, averti peu avant, a été interceptée par Sczcesny (108e). Ancelotti semblait aussi vouloir éviter les tirs au but : Rüdiger a laissé sa place à Endrick (111e). Frit confit, Bellingham a trouvé les ressources pour essayer de couper un centre rentrant de Güler, sans succès (113e). 

Après une double intervention de Martínez, passé latéral gauche, Raphinha a vu deux coéquipiers se jeter dans la surface mais le Brésilien s'est précipité et manqué sa passe alors qu'il pouvait prendre son temps (115e). Ferran a cédé sa place à Pau Víctor (116e). 

Dans ce genre de match, il faut un héros inattendu pour le vainqueur. Koundé a anticipé une passe latérale pour récupérer le ballon et placer une frappe croisée imparable sur le côté de Courtois, trop court (117e). 

Flick a cherché tant bien que mal pour calmer ses joueurs. L'expérience a parlé. Gavi a taclé Mbappé dans la surface : penalty... mais le Français était hors-jeu (118e). 

Deux minutes d'arrêts de jeu : si longues pour les Blaugranas, si courtes pour les Merengues. À l'expérience, E.García est allé chercher une faute de Mbappé. Hors de lui avec Vinicius, Rüdiger a... balancé une bouteille en direction de l'arbitre, évité de pas grand chose. Comme Vázquez lui aussi bouillant sur le bord du terrain, l'Allemand a reçu un rouge, et a dû être retenu par des membres du staff alors qu'il paraissait vouloir en découdre avec l'arbitre (120e+3). Épilogue pathétique d'une finale qui restera dans les mémoires, pour le scenario, le spectacle mais aussi pour tout ce qui peut grangréner le football espagnol.