Pour sa première sur le banc du Bayern, Thomas Tuchel avait droit à un morceau de choix : der Klassiker contre le Borussia Dortmund, son dernier club en Allemagne. La victoire était obligatoire pour les Bavarois et la mission a été accomplie de manière express.
Dayot Upamecano a ouvert le score à la 13e minute, sans le vouloir. Son ouverture pour Leroy Sané a fini au fond des filets après que Gregor Kobel se soit déchiré sur sa sortie. C'est finalement le gardien suisse qui sera crédité du but, même si la "passe" du défenseur central était cadrée.
Cette toile a été le début du cauchemar pour le BVB qui a vécu dix minutes catastrophiques qui, en plus du match, ont peut-être signifié la perte du titre. Sur un corner frappé par Joshua Kimmich, Matthijs de Ligt a surgi pour placer un coup de tête au second poteau prolongé victorieusement de la cuisse par Thomas Müller (18'). L'éternel attaquant allemand a inscrit un doublé, à l'affût après une frappe de Sané, mal repoussée par Kobel (23').
Kingsley Coman a ajouté son nom à la liste des buteurs dès le début de la 2e période. Au départ de l'action côté gauche, le Français a trouvé à l'opposé Sané d'une transversale parfaite. L'ailier allemand a centré en direction de Müller qui, sentant Coman débouler dans son dos, a laissé passer le ballon entre ses jambes pour offrir le 4e but à son coéquipier (50').
La déferlante ne s'est pas estompée. Eric-Maxim Choupo-Moting a cru inscrire l'un des buts de l'année, un enchaînement amorti de la poitrine-bicyclette mais il était en position de hors-jeu (59'). Müller a eu le triplé au bout du pied mais sa frappe, trop enlevée, a fini nettement au-dessus (61'). Les deux joueurs ont donné le tournis à la défense du BVB quand, après un contre rapide et une accélération de Coman, Müller a remis en première intention sur l'attaquant, une nouvelle fois proche de marquer mais mis en échec par Kobel (63').
Tous deux sont sortis 5 minutes plus tard, remplacés par Sadio Mané et Serge Gnabry. Celui-ci ne s'est pas vraiment mis en valeur puisqu'il a commis une faute de pupille sur Jude Bellingham qui a coûté un penalty au Bayern, transformé par Emre Can (72'). Accusés, sous l'ère Julian Nagelsmann, d'arrêter de jouer, les Bavarois sont retombés dans leurs travers, gâchant plusieurs occasions, perdant des ballons dans sa propre moitié de terrain, commettant des fautes dispensables, à l'image du carton jaune reçu par Upamecano qui lui vaudra une suspension au prochain match. Sans surprise, ils ont encaissé un nouveau but, par Donyell Malen qui, après avoir pris le meilleur sur de Ligt, a ajusté Yann Sommer de l'intérieur du droit (90').
La preuve qu'en dépit du changement d'entraîneur, ce Bayern-là reste perfectible, même s'il est redevenu leader de Bundesliga et lancé vers un 11e titre de rang.
