"Il n'y a pas de risque de relégation, mais le risque est de vivre une saison médiocre", a déclaré le président de l'Olympique Lyonnais au micro de Prime Video après la défaite contre Clermont. Une affirmation un peu lunaire, puisque les Gones réalisent l'un des pires départs en Ligue 1 de son histoire et ce n'est donc absolument pas à prendre à la légère. Dans les faits, le déni de réalité est un mécanisme de défense du moi qui consiste à nier une perception traumatisante de la réalité extérieure. John Textor en possède de nombreux symptômes.
Seulement un manque de réussite ?
Plutôt serein malgré la défaite de l'équipe de Fabio Grosso, Textor s'est justifié en disant qu'il avait confiance en son entraîneur, le staff, les joueurs. C'est un beau motif d'espoir, certes, mais ce n'est pas suffisant quand un grand club français comme celui qu'il possède traverse une crise pareille. Pourtant, il n'a pas hésité à dire ce qu'il n'allait pas : "c'est le genre de matches qu'il fallait gagner".
Mais embraye avec un autre constat qui sonne faux : "on a montré trop de qualité par rapport au résultat obtenu et on n'est pas à l'endroit où on devrait être". Sur le terrain, on ne voit pas des Lyonnais vraiment emballants. Si qualité il y a, les exigences de Textor ne pas très hautes. Néanmoins, jusqu'à présent, il semblait être un dirigeant ambitieux et la 18ᵉ place de son club devrait l'alerter sur les manques criants de l'OL.
Aucune victoire, pire attaque de L1 à égalité avec son adversaire du week-end (7 buts marqués), deuxième pire défense (18 buts encaissés) : à première vue, rien ne peut aller dans le sens du successeur de Jean-Michel Aulas. Toutefois, lorsqu'on regarde les statistiques avancées, il s'avère que l'équipe de Laurent Blanc puis celle de Grosso aurait mérité de remporter plus de points. Malgré une production offensive qui semble beaucoup trop faible, les xG ne sont pas si catastrophiques : 11,00 – ce qui ferait de Lyon la 12ᵉ meilleure attaque "attendue". En revanche, concernant les xGA, ils reflètent la réalité : 17,41.
Enfin, les xPoints : un autre indicateur qui peut expliquer une sur-performance ou en l'occurrence une sous-performance, le club rhodanien se situe à la 13ᵉ place. Ce qui n'est toujours pas glorieux, mais bien moins catastrophique que d'être lanterne rouge. Avec ses analyses spécifiques, on peut se laisse convaincre par l'attitude et les mots de Textor. Il n'a vraisemblablement pas envie d'alarmer ses employés, peut-être avec l'intuition que mettre la pression devant les caméras aideraient encore moins le staff et les joueurs.
Une communication énigmatique
Il n'empêche que son OL – qui devait passer dans une nouvelle ère, plus grande, est au bord du gouffre. Il est difficile d'affirmer que c'est sa récente gestion qui est responsable, ou du moins en partie, de la situation, mais les faits sont là. Et, tenir un tel discours un dimanche soir après avoir perdu 2-1 contre Clermont, qui traverse également une très mauvaise période, reste plus qu'énigmatique. Lorsqu'on sait qu'il est écouté et regardé par ses joueurs, son staff, ses supporters et les observateurs, il est très peu probable que son message passe correctement.
Si Grosso et ses joueurs ne parviennent pas à renverser la table d'ici les prochaines semaines, on se demandera jusqu'à quand il gardera une telle sérénité. Il serait tellement dommage de voir un club comme l'Olympique Lyonnais lutter jusqu'au bout pour le maintien quand on connaît ses moyens financiers, humains et techniques.