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Joan Mir, un très long chemin de frustrations

Joan Mir après sa chute en Allemagne
Joan Mir après sa chute en AllemagneRonny Hartmann / AFP

Joan Mir est dans les tréfonds du classement des pilotes et reste sur une série de trois abandons consécutifs avant la coupure estivale. Alors que Johann Zarco postulait pour une place dans l'écurie officielle Honda, la prolongation de Luca Marini pour une saison supplémentaire maintient le statu quo. Au bénéfice du Catalan ?

Si Joan Mir n'est pas le pilote le plus malchanceux de la grille, c'est en tout cas très bien imité. Avec tout juste 32 points pris et aucun Grand Prix terminé, le champion du monde 2020 ne vit pas exactement sa meilleure saison. Avec six abandons le dimanche sur 12 départs et rien de mieux qu'une 7e place en Aragon, le pilote Honda n'est pas en danger contractuellement parlant, mais il pourrait rétrograder dans la hiérarchie s'il continue à suivre cette courbe de performance. 

La prolongation de Marini pour calmer son esprit ? 

En avril, Mir assurait qu'il était ravi d'être au HRC. "Personne ne peut remettre en question le fait que je crois dans ce projet, martelait-il auprès du site officiel du MotoGP. J'ai vécu avec Honda le pire moment de ma carrière et je continue malgré tout à croire qu'on va revenir". Pas au mieux lors des deux dernières saisons, il voulait se convaincre de la progression de l'écurie japonaise. Une forme de méthode Coué alors qu'il est encore sous contrat jusqu'en 2026 ? 

C'était en avril. Mais trois semaines plus tard, il a été pris dans un strike au départ au Mans et il a joué les boules de flipper entre Enea Bastianini, Francesco Bagnaia et Johann Zarco. Il est reparti de la Sarthe avec une main dans le sac en plus de voir Zarco triompher sous la pluie. 

Mais alors que le Cannois commençait à pousser sérieusement et postulait pour une place de pilote officiel, Luca Marini a finalement été prolongé jusqu'en 2026, en dépit du fait que les performances du Français deviennent beaucoup trop bonnes avec sa LCR pour rester cantonnées à un team satellite. 

Comme l'année dernière, Zarco a remporté les 8 heures de Suzuka, et cette fois-ci avec seulement un seul coéquipier. Le genre de succès qui ravit Honda, d'autant que le succès de 2024 a constitué un point d'inflexion dans les résultats du numéro 5. Mais ça ne s'est pas avéré suffisant. 

Une vraie surprise au sein d'une écurie où le team satellite tourne mieux que le team officiel. À Silverstone, Mir n'avait pas pu cacher sa frustration après la sprint au terme de laquelle Zarco avait pris la 5e place. "J'ai recommencé à avoir des problèmes que l'on a habituellement mais dont je ne me plaignais pas trop ce week-end", avait expliqué le Catalan avant de devenir cinglant : "j'espère que l'équipe pourra me donner l'explication que je mérite parce que j'ai attaqué et tout essayé pour avancer". 

Si sa 7e place en Aragon a pu atténuer son courroux, l'enchaînement des galères aux Pays-Bas, en Allemagne et en République tchèque a mis un sérieux coup d'arrêt à marge de progression. Actuellement 19e du classement des pilotes, il compte 20 points de retard sur Marini qui a été longtemps absent après une grosse chute qui lui a valu entre autres un pneumothorax. Mir est devenu le troisième homme du HRC mais, apparemment, cela semble convenir à ses dirigeants.