L'interview de la semaine : Gaëtan Ntambwe
L'entretien est à retrouver en intégralité ici
Nos Français ont du talent
Elie Konki v. Cristian Zara (ITA), le 6 décembre à Maurepas
Championnat d'Europe des coqs
Battu à Sheffield l'an dernier par Thomas Essomba sur une frustrante décision partagée, Elie Konki retente sa chance pour le titre européen. Cette fois, ce sera devant son public, contre l'Italien Cristian Zara (16-2-0).
Spider a réussi son combat de rentrée en mars contre Óscar Gómez à Caen avec une victoire aux points en 8 rounds. Il affronte le tenant du titre, vainqueur de Vincenzo Picardi après que le combat a dû être arrêté sur blessure à la 10e reprise. C'était leur troisième affrontement et son premier succès après avoir perdu le titre national et la ceinture EBU Union Européenne. Une évolution notoire dans la carrière du Sarde après avoir conquis la WBC International des super-mouches il y a un an.
À 33 ans, Konki (15-2-0) peut remporter le titre le plus important de sa carrière et entrer dans le Top 100 mondial.
Main event
Brian Norman Jr v. Devin Haney, le 22 novembre à Riyad
Ceinture WBO des welters
"The Assassin II" contre "The Dream" : voilà l'affiche de ce championnat du monde, deuxième défense de Brian Norman Jr. En face, se dresse Devin Haney, titré en léger, super-léger et en quête d'un sacre dans une troisième catégorie de poids.
Depuis sa conquête du titre WBO Interim, Norman Jr a remporté ses 3 combats par KO. En 2025, il est devenu champion du monde et a conservé sa ceinture de manière expéditive : trois rounds contre Derrieck Cuevas en mars, cinq contre Jin Sasaki en juin.
Insuffisant pourtant pour être numéro 1 de la catégorie des 147 livres selon Boxrec qui place Haney devant lui du haut de son... seul combat en welter, contre José Carlos Ramírez (victoire par décision unanime) en mai dernier. Cependant, le Californien n'est pas un perdreau : depuis 2022, il a battu deux fois George Kambosos Jr, puis Vasyl Lomachenko et Regis Prograis.
Son combat perdu contre Ryan Garcia en 2024 s'est transformé en no-contest après que son adversaire a été contrôlé positif à l'ostarine en plus d'être arrivé à la pesée très au-dessus des 140 livres réglementaires, ce qui lui a coûté la bagatelle de 600.000 dollars. Ses trois passages au tapis ont donc été effacés mais il a attendu 13 mois pour revenir dans un ring, dans une nouvelle catégorie.

Vintage
Jean-Marc Mormeck v. Virgil Hill, 23 février 2002 à Marseille
Championnat du monde WBA des lourds-légers
C'est donc ça, un grand champion qui renonce. La 9e reprise est annoncée mais, assis dans son coin, Virgil Hill a eu son compte, il n'y retournera pas. Au Palais des Sports de Marseille, "Quicksilver" s'est démené mais Jean-Marc Mormeck a été plus fort, plus précis, plus impactant. Médaillé d'argent aux JO 1984, Hill est un monument, ses ceintures de champion du monde sont incalculables depuis sa première conquête, en 1987. Mormeck, c'est son 50e combat professionnel et jusqu'à présent, seuls Thomas Hearns, Dariusz Michalczewski (pour une unification WBA-IBF-WBO) et Roy Jones Jr l'ont battu. Sa place au Hall of Fame l'attend déjà.
Mormeck n'a "que" 28 combats à son actif et hormis deux défaites anecdotiques en début de carrière, le Guadeloupéen est dans le Top 10 mondial de Boxrec depuis 2001. Affronter Hill, c'est un premier sommet dans sa carrière, son premier championnat du monde. Et l'Américain semble à l'aise en France, lors de son dernier combat, en décembre 2000, il a corrigé Fabrice Tiozzo en 3 minutes à l'Astroballe de Villeurbanne.
D'emblée, Hill active son direct du gauche mais Mormeck trouve déjà des angles pour contrer avec son bras arrière, mais aussi avec son crochet du gauche qui pique l'Américain à la fin du 1er round. Le Guadeloupéen est hermétique et alterne les zones, n'hésitant pas à chercher au corps alors qu'Hill veut boxer à sa distance. Mormeck essaye de se coller à son adversaire car il est plus impactant à l'intérieur. Néanmoins, Hill finit fort la 2e reprise avec plusieurs séries. Mais a-t-il vraiment touché le Français ? Au troisième round, l'Américain cherche à s'accrocher, dans un moment où cela ne semblait pas utile. Un signe ? "Il est cuit", hurle Louis Acariès depuis le coin. Une série précise et bruyante de Mormeck sonne Hill, de nouveau cueilli par un deuxième enchaînement de 4 coups. JMM est plus rapide, ce qui n'empêche pas l'Américain de le toucher, mais Hill utilise déjà une vieille technique, celle d'envoyer tout le coude, ce que ne manque pas de lui signaler l'arbitre. Alors qu'il cherchait à tourner autour de Mormeck lors des deux premières reprises, le tenant est dans la nasse et les coups du Français résonnent bien plus que les siens.
Le 6e round est terrible pour Hill, proche du KO. Le Palais des Sports de Marseille s'enflamme car le challenger a la main sur le combat qui serait déjà avec la ceinture autour de la taille si l'Américain n'était pas un tel encaisseur. Les chocs de tête ont encore approfondi l'entaille de l'arcade d'Hill, à bout de souffle. Ses appuis sont vacillants, sa garde ressemble à des portes de saloon. Mormeck s'engouffre dans les brêches. Et à l'appel de la 9e, Hill reste prostré. Jo Germain comprend le premier que son boxeur est champion du monde : l'entraîneur, submergé par l'émotion, étreint le nouveau champion du monde.

Natif-Américain, Hill offre sa coiffe indienne à Mormeck, en signe de respect. Une reconnaissance qui vaut encore plus qu'un titre. Les deux hommes se recroiseront deux ans plus tard, cette fois en Afrique du Sud, avec une victoire unanime du Guadeloupéen qui restera en haut de l'affiche encore plusieurs années au cours desquelles sa générosité dans le ring lui a valu une grande popularité et une belle réputation.
