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Jeudi Boxe #40 : Pierre Rosadini, Parnasse - Petitjean, Juárez - Nery Plata, Monshipour - Sithchatchawal

Mahyar Monshipour
Mahyar MonshipourMEHDI FEDOUACH / AFP

Pour ce 40e numéro de Jeudi Boxe, l'invité de Flashscore est le champion de France des super-moyens Pierre Rosadini qui remet son titre en jeu à Marseille le 10 octobre prochain.

L'interview de la semaine : Pierre Rosadini

L'entretien en intégralité est à retrouver ici

Nos Français ont du talent

Salahdine Parnasse v. Franck Petitjean, le 4 octobre

Ce n'est évidemment pas l'amplitude de l'affrontement entre Floyd Mayweather et Conor McGregor il y a 8 ans, mais ce n'est pas mal non plus. Combattant de MMA, Salahdine Parnasse se lance en boxe anglaise. Après le retrait de Cédric Vitu, mécontent de sa bourse, c'est Franck Petitjean qui l'a remplacé. 

Si Parnasse a impressionné ses sparrings et non des moindres comme David Papot qui nous l'a confié récemment, Petitjean (25-7-3) n'est pas une victime expiatoire. Il s'agit d'une référence, champion de France, champion WBC Francophone, et plusieurs fois champion d'Europe, la dernière fois en 2023 contre Samuel Molina.

Absent des rings depuis sa victoire en juin 2024 contre Yauheni Aleinik pour ce qui devait être son combat d'adieu, le gaucher s'offre un magnifique baroud d'honneur avec ce 6 rounds à l'Adidas Arena de Paris. 

Main event

Lourdes Juárez (MEX) v. Yesica Nery Plata (MEX)

Ceinture WBC World des mi-mouches

La tenante du titre Lourdes Juárez effectue sa deuxième défense contre Yesica Nery Plata (30-2-0), tenante de la ceinture en 2023 avant de la laisse vacante. C'est donc un combat entre les deux figures majeures de la catégorie des mi-mouches qui se disputera au Texas, dans une salle qu'on imagine aux couleurs du Mexique. 

Très convaincante contre Mirna Sánchez avec un abandon à l'annonce de la 9e reprise, Juárez défie une adversaire qui a réussi l'exploit de devenir championne du monde au Canada contre la tenante de l'époque et invaincue Kim Claveul avant de conserver sa ceinture en Allemagne contre Sarah Bormann

C'est le combat qui détermine une hiérarchie mondiale mais aussi nationale, ce qui, au Mexique, n'est pas rien. 

Vintage

Mahyar Monshipour v. Somsak Sithchatchawal, le 18 mars 2006

Championnat du monde WBA des super-coqs

Devenu champion du monde lors d'un combat franco-français exceptionnel contre Salim Medjkoune au Futuroscope de Poitiers en 2004, Mahyar Monshipour est devenu une star de la boxe en France, par son style et par son parcours de vie, lui le natif de Téhéran venu en France pour fuir la dictature. Depuis cette victoire par KO 8, Monshipour a défendu son titre à 3 reprises, pour autant de KO. Son surnom de Petit Tyson n'est pas usurpé. 

À Levallois, le 18 mars 2006, il affronte le Thaïlandais Somsak Sithchatchawal, un authentique distributeur de pralines et caramels. Après 20 secondes de combat seulement, Monshipour évite le knock-down. À peine le temps de se remettre de sa glissage que Somsak le travaille avec ses uppercuts du gauche et l'envoie bel et bien au tapis. Monshipour met une minute à récupérer mais finit bien cette première reprise. 

"Il y a une odeur de meurtre" lâche Jean-Claude Bouttier au micro de Canal+ et c'est vrai qu'il y a de ça dans le ring. Les deux boxeurs se rendent coup pour coup. À la fin de la deuxième reprise, on se demande bien comment ils peuvent encore tenir debout. La troisième est un déluge de coups, la caméra dans le coin donne un aperçu de la violence des frappes. Sithchatchawal est au bord de la rupture, l'arbitre est proche d'arrêter le combat mais se ravise.

Monshipour continue son travail de sape mais à la moitié de la cinquième, il prend un contre du gauche qui le sonne, mais il réplique avec la même force que le Thaïlandais. Passée la mi-combat, le rythme baisse d'un petit cran mais les échanges restent puissants. Dans la 9e, Sithchatchawal place un large crochet du droit qui pique Monshipour. Uppercuts du gauche, nouveau crochet droit : il inverse la tendance. Le Français bloque son adversaire contre les cordes mais il touche peu. Il est hagard et il a du mal à lever les mains. Mais à 40 secondes de la fin, il est tout proche de faire plier le Thaïlandais. "Il n'en peut plus mais il reste dangereux" : Bouttier a vu juste. Sithchatchawal met ses dernières forces dans quatre frappes et c'est la dernière qui va tout faire basculer. Son crochet du gauche met Monshipour dans les vapes alors il enchaîne avec deux coups de marteau, le deuxième le fait même glisser tant il veut assommer le Français. Il enchaîne une série d'uppercuts terrible avant un dernier crochet du droit : l'arbitre met fin au combat et enlace Monshipour paternellement. Bouttier a de nouveau les mots justes et affirme que c'était la bonne décision, même si le Poitevin était encore debout. 

Pour son unique combat hors d'Asie, Sithchatchawal repart en héros avec la ceinture et sa victoire sera élue combat de l'année 2006 par Ring Magazine. Pour Monshipour, cette première défaite signifie déjà un basculement dans sa carrière qui reprendra après une absence de près de 3 ans avant d'enchaîner 4 combats en 8 mois, jusqu'à un deuxième et dernier revers, contre Anselmo Moreno