Pierre-Hubert Dibombé est l'invité de ce 39e numéro de Jeudi Boxe alors qu'il sera dans le ring le 4 octobre prochain. Lors de ce même gala, Raphaël Monny et Christopher Brugiroux se disputeront le titre national des lourds-légers. Le 25 octobre, Fabio Wardley disputera le plus grand combat de sa carrière. Enfin, notre rubrique vintage est consacrée au mythique KO de Juan Manuel Márquez contre Manny Pacquiao en 2012.
L'interview de la semaine : Pierre-Hubert Dibombé
L'entretien en intégralité est à retrouver ici
Nos Français ont du talent
Raphaël Monny v. Christopher Brugiroux, le 4 octobre à Paris
Championnat de France des lourds-légers
Onze mois après, Raphaël Monny et Christopher Brugiroux se retrouvent, avec un titre national en jeu, laissé vacant par Franck Zimmer. Dans la carte de Salahdine Parnasse-Franck Petitjean, ce sera le seul combat avec une ceinture. L'occasion de voir l'évolution des deux hommes sur l'année écoulée.
Invaincu (7-0-0), Monny est le favori puisqu'il s'était nettement imposé en novembre 2024. À 24 ans, il est une des grandes promesses de la boxe tricolore et sa victoire par décision technique unanime prise à l'issue du 6ᵉ round contre Adagio McDonald a confirmé cette sensation.
Pour autant, Brugiroux reste sur deux victoires consécutives, contre Kevin Bertogal aux points en mai et Stan Baulmont par KO5 en juin. Il arrivera donc en pleine confiance pour déjouer les pronostics.
Main event
Joseph Parker (NZ) v. Fabio Wardley (GBR), le 25 octobre à Londres
Ceintures WBO Intérim et WBA Intérim des lourds
C'est un combat qui va compter dans la catégorie reine. 4ᵉ pour Boxrec, Joseph Parker affronte Fabio Wardley, 6e, pour la ceinture WBO Intérim du Néo-Zélandais et la WBA Intérim du Britannique.
Le dernier combat de Parker (39 ans, 36-3-0) a été une victoire à la Pyrrhus contre Martin Bakolé, accouru en dernière minute à Riyad pour palier le forfait de Daniel Dubois. Sa victoire en 2 rounds est donc moins éloquente que celle contre Deontay Wilder en 2023 ou celle contre Zhilei Zhang malgré deux passages au tapis.
En face, Wardley (19-0-1) a signé 18 de ses 19 victoires par KO. Le dernier contre Justin Huni a relevé du miracle tant son adversaire le dominait (89-82 pour deux juges, 88-83 pour le troisième). Mais la force du natif d'Ipswich, capable de remplir le stade de sa ville, est de savoir trouver l'ouverture, même quand dos au mur.
À 30 ans, il est encore en progression et affronter Parker constitue son premier très grand rendez-vous. À domicile, il doit gagner pour soit devenir le challenger officiel d'Oleksandr Usyk, soit s'affirmer comme un boxeur incontournable pour défier un compatriote qui ne manque pas en Grande-Bretagne : Daniel Dubois, Lawrence Okolie, Derek Chisora, Moses Itauma ou encore Anthony Joshua.
Vintage
Manny Pacquiao v. Juan Manuel Márquez IV, le 8 décembre 2012
C'est l'une des plus grandes rivalités de l'Histoire de la boxe et elle s'est arrêtée net une seconde avant le gong de fin du 6e round. Manny Pacquiao et Juan Manuel Márquez se sont livrés des batailles mémorables, la première (2004) débutant par trois passages au tapis de "Dinamita" dès le premier round. Malgré ça, le Mexicain avait arraché le match nul. Après les plumes, les deux hommes se sont retrouvés en super-plumes en 2008, avec un nouveau knock-down pour Márquez mais une décision partagée pour "Pac-Man". En "quasi-welter" (un catchweight de 144 livres au lieu de 147 avait été décidé), en 2011, Pacquiao s'était de nouveau imposé, par décision partagée.
Évidemment, l'opposition a généré de nombreuses polémiques et il fallait bien un dernier combat, de nouveau en welters. Ce fut une apothéose tragique. Les deux hommes ne connaissent pas la marche arrière, ils sont constamment dans la volonté d'avancer, de toucher, de faire mal. Les deux premiers rounds sont pour Pacquiao. Le troisième semble aussi bien parti pour aller en faveur du gaucher. Mais à l'orée de la dernière minute, Márquez place un cross du droit terrible qui envoie Pac-Man au tapis, une première en 4 combats ! Il a fallu que la main gauche de Pacquiao descende légèrement pour offrir un angle parfait au Mexicain. Des gradins du MGM Grand de Las Vegas descendent les "Sí se puede" des supporters d'El Dinamita.
Malgré son passage au tapis, Pacquiao est encore très rapide et Márquez privilégie les jabs et les coups au corps pour compenser. Finalement, cela ressemble surtout à un one-punch pour le Mexicain, globablement dominé malgré son coup d'éclat. L'impression est renforcée quand Dinamita est piqué par une gauche qui le contraint à toucher le sol avec un gant et à être compté dans la 5ᵉ reprise. Il reste encore 1'40 et Pacquiao veut en finir. Mais 10 secondes après, il prend un énorme crochet du bras arrière ! Cependant, la dernière minute est terrible pour le Mexicain qui tient debout par miracle.
La mi-combat approche et les fans de Manny ont retrouvé de la voix. Márquez est reparti avec un nez en miettes et ses chances sont réduites au minimum. Pacquiao va gagner, sauf miracle. Le 6e round est pour lui, il n'a plus qu'à attendre la cloche. Mais trop généreux, il tente une dernière attaque, superflue... Márquez contre avec son bras arrière et éteint la lumière. Pac-Man tombe tombe de tout son poids, électrocuté. Incrédule, tâché de sang sur tout le visage et le buste, Dinamita attend que Kenny Bayless arrête officiellement le combat pour courir bras en l'air vers le coin neutre avant de sauter sur les cordes et exulter.
Pendant ce temps-là, Pacquiao est toujours inerte, sa femme Jinkee tente de se frayer un chemin, en pleurs. Bob Arum essaie tant bien que mal de la rassurer mais le KO est tellement impressionnant que tout le monde en est choqué. Au-delà du titre de meilleur combat de l'année et de KO de l'année, cette victoire de Márquez a mis un terme à une rivalité majeure de la boxe au XXIe siècle, avec fracas.