Signer à l'Olympique Lyonnais en provenance de Botafogo, c'est l'assurance d'arriver avec une belle pancarte à l'effigie de John Textor, boss des deux entités. "J'ai parlé avec lui avant de venir à Lyon, disait Jeffinho lors de sa première interview aux médias du club. On a dialogué, il m'a dit qu'il était toujours là pour moi, et que si j'avais envie de revenir au Brésil, il m'écouterait".
Dribbleur impénitent, il est chargé d'ambiancer le côté gauche de l'OL. Encore faut-il s'adapter au jeu physique et aux contacts beaucoup plus nombreux en France qu'au Brésil. Sous les ordres de Laurent Blanc, Jeffinho est titularisé 4 fois en 9 matches de championnat. Un but, une passe décisive : rien de transcendant niveau comptable mais déjà quelques bases intéressantes pour aborder sa première saison complète dans les meilleures conditions.
Or l'OL est en perdition et Jeffinho n'est en guère meilleure forme. Titulaire contre Montpellier lors de la 2ᵉ journée, il dispute 69 minutes d'un match qui tourne à la correction au Groupama Stadium (4-1). Il a fallu attendre la 8ᵉ journée pour le voir dans le XI de départ des Gones. Entre-temps, Blanc est parti et Fabio Grosso est arrivé. Alors qu'il n'est entré que deux fois en jeu (26 minutes en tout) et être resté sur le banc 3 fois, le Brésilien qui aura 24 ans fin décembre a joué une heure. Si l'OL a concédé le nul (3-3) après avoir eu deux buts d'avance à la mi-temps, Jeffinho peut se satisfaire de sa prestation avec une passe décisive pour Alexandre Lacazette et un penalty provoqué.
Un boulevard dans le couloir gauche ?
Convaincu d'avoir réalisé une bonne préparation malgré les problèmes offensifs de l'équipe qui se perpétuent encore deux mois après le début de saison, Jeffinho ne s'est pas imposé. La venue de Diego Moreira, international portugais U21, a ajouté de la concurrence à gauche. Côté droit, Ernest Nuamah a déjà 4 titularisations au compteur. Concurrencé également par Mama Baldé, le Brésilien doit convaincre dans un contexte délicat avec aussi dans un coin de la tête les très bons résultats de Botafogo, leader du Brasileirão avec 9 points d'avance sur le 2ᵉ à 12 matches de la fin.
Cette 8ᵉ journée contre les Merlus, si elle n'a pas permis de valider un premier succès lyonnais, a au moins permis à Jeffinho de se mettre en valeur, avec sa vitesse et sa faculté à déséquilibrer les défenses. La réception de Clermont, 18ᵉ, revêt un caractère capital. Pour les deux clubs, la victoire est impérative. Jusqu'à la trêve de novembre, les Gones affronteront aussi deux clubs de haut de tableau (Marseille et Rennes) et un concurrent, au moins momentané, pour le maintien (Metz).
Pour Grosso, la reconstitution d'un secteur offensif efficace est d'une urgence absolue. Le retour de Jeffinho est donc une bonne nouvelle pour l'entraîneur rhodanien et l'entente avec Lacazette et Nuamah pourrait être le synonyme du véritable départ de l'OL cette saison.
