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"Je veux toujours repousser mes limites" déclare Kishane Thompson

Kishane Thompson aux JO 2024.
Kishane Thompson aux JO 2024.CAMERON SPENCER/Getty Images via AFP
Nouvelle star du sprint depuis sa médaille d'argent sur 100 m aux Jeux de Paris l'été dernier, le Jamaïcain Kishane Thompson ne souhaite pas s'arrêter là. "Je veux toujours repousser mes limites", explique-t-il dans un entretien à l'AFP.

Méconnu avant un duel en finale à couper le souffle face à Noah Lyles puis resté discret dans les médias, Thompson (23 ans) s'est confié après une séance d'entraînement matinale au Stadium East de Kingston, entouré de dizaines d'autres athlètes du célèbre club MVP (notamment Shericka Jackson), dirigé par le faiseur de champions Stephen Francis.

QUESTION : Quand vous pensez aux Jeux olympiques de Paris, que vous reste-t-il en tête ?

RÉPONSE : "Ça a été une étape majeure de ma progression, en tant qu'athlète, mais aussi en tant que personne."

Q : Vous n'avez aucun regret d'être passé à 5 millièmes de seconde de l'or sur 100 m ?

R : "Non, non. C'est du passé, je ne regarde pas en arrière. Je peux penser à mes erreurs, je sais tout ce que j'aurais pu mieux faire, mais cela ne m'aiderait pas de rester en colère, j'accepte et je vais de l'avant. C'était une très belle année."

Q : À ce stade de votre préparation, pensez-vous avoir encore franchi un cap ?

R : "Oui, j'ai franchi un cap, parce que j'ai pu faire des choses dont j'avais été privé en début d'année 2024. J'ai pu courir quelques 60 m cet hiver. L'an passé, j'étais sur la touche à ce moment-là. Je me suis montré à quelques courses, c'était une étape importante pour moi."

Q : Donc c'est un début d'année parfait ?

R : "Ce n'est pas parfait, ce qui est parfait, c'est que je vois où je peux m'améliorer. C'est ça que j'adore, progresser. Etre parfait ce serait avoir atteint son maximum, alors que moi, je veux toujours repousser mes limites."

Q : Qu'espérez-vous de cette nouvelle saison ?

R : "J'attends de moi d'être plus souvent présent, de me donner plus d'opportunités. Si j'y parviens, de grandes choses arriveront."

Q Et en termes de chronomètre ?

R : "Je trouve que c'est un cliché de penser au chrono. Les bons temps viendront d'eux-mêmes si j'écoute bien mon entraîneur et que je réussis, peut-être pas la course parfaite, mais ma meilleure course possible à cet instant de ma vie. L'important reste de se concentrer sur la technique."

Q : Pensez-vous déjà aux Mondiaux de Tokyo en septembre ?

R : "Le Japon, c'est l'objectif final, c'est encore loin. On va s'y préparer petit à petit. Ce sera le moment où tout le monde sera prêt, le gros objectif."

Q : Vous faites désormais partie de la riche histoire du sprint jamaïcain…

R : "C'est un sentiment profond… J'ai regardé courir toutes ces stars avant moi, et comprendre que j'en suis proche, voire que j'ai dépassé certains, c'est un sentiment incroyable."

Q : Vous êtes désormais celui qui inspire la nouvelle génération...

R : Honnêtement, si j'inspire quelqu'un, je le remercie de pouvoir le faire. Je ne suis pas nécessairement du genre showman et à dire 'hé, c'est moi, je suis Kishane Thompson, je dois inspirer les gens', je me contente d'être moi-même. Je reçois beaucoup d'attention des enfants, ça me touche. J'ai été l'un d'entre eux, donc je peux imaginer à quel point ça aurait été énorme de rencontrer quelqu'un comme moi de connu."

Q : Depuis quand rêvez-vous de devenir une star du sprint ?

R : "Je peux le dater précisément, c'était en 2008 avec les Jeux olympiques de Pékin (triomphes de Usain Bolt et Shelly-Ann Fraser-Pryce). C'est un souvenir gravé dans mon cœur. C'est là que je me suis dit que je voulais faire partie des JO, des Mondiaux, de tout ça."

Q : Vous côtoyez à l'entraînement beaucoup d'athlètes amateurs. Quel est votre fonctionnement ?

R : "L'ambiance est ainsi, on est très bien entourés, tout le monde est à fond avec ses capacités, à essayer de s'améliorer. C'est juste ainsi, c'est naturel ici."


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