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"J'étais là pour me relancer aujourd'hui", affirme Julia Simon après mon succès

Julia Simon ce mardi.
Julia Simon ce mardi.FRANCK FIFE/AFP
Après un début de Mondiaux 2025 de biathlon en demi-teinte, la Française Julia Simon était venue pour "se relancer" ce mardi à Lenzerheide et l'a parfaitement fait en décrochant l'or sur l'individuel (15 km), son 4ᵉ titre en solo, une "petite fierté".

Question : Vous décrochez votre première victoire sur cette discipline avec une médaille d'or. Elle a une saveur particulière ?

Réponse : "C'est sûr que ce n'est pas la course qui me fait le plus vibrer, mais c'est une course où je me suis souvent construite. C'est là que j'ai eu mon premier podium quand je suis arrivée en Coupe du monde. C'est une course difficile, longue. Je suis vraiment très contente. Je la coche et ça fait plaisir."

Q : Sur la ligne d'arrivée, on vous voit croiser les doigts. Il faut aussi un peu de chance pour être championne ?

R : "Tout est question de chance aussi. À ce moment-là, j'ai fait ma course, j'ai donné mon 100 %. Aujourd'hui, je sentais que j'avais quand même vraiment la course en main sur le ski, je me sentais bien. Je croisais les doigts parce que je savais que j'étais la première du groupe rouge. Toutes les favorites étaient derrière et je me suis dit, j'ai fait mon taf, maintenant, venez me chercher. Et s'il y a meilleur, chapeau à elle."

Q : Vous avez le deuxième temps à ski, le temps le plus rapide sur le pas de tir. Vous saviez en vous levant que vous auriez cette hargne aujourd'hui ?

R : "Ce matin, j'étais dans un très bon mood, je me sentais bien. Et j'ai eu un petit passage à vide et j'ai envoyé un message à Jean-Paul Giachino (entraîneur de tir des Bleues, NDLR). Je lui ai dit, écoute, je ne suis pas spécialement très bien là. Il faut que quand j'arrive au stade, tu me remobilises et que tu me secoues un petit peu. Et c'est ce qu'il a fait. Il m'a dit des mots qui m'ont touchée et qui m'ont fait me reconcentrer, parce qu'il me connaît très bien. Et ça m'a vraiment aidée à me concentrer. J'ai beaucoup pensé à ce qu'il m'a dit. C'est une nouvelle semaine, j'ai fait un +reset+ de ce qui s'est passé la semaine dernière et j'étais là pour me relancer aujourd'hui."

Q : Quel bilan vous tirez de votre première semaine, marquée par votre chute en relais mixte ?

R : "Cette chute m'a énormément impactée émotionnellement, plus que ce que je pensais. J'avais du mal à retrouver ma concentration sur le pas de tir. Je dormais 10h30-11h par nuit, c'était beaucoup. J'avais de la fatigue profonde. En fait, je n'avais pas pris conscience de l'impact que ça avait eu sur mon corps, de la fatigue que ça avait créée. J'étais fière du sprint que j'avais sorti parce que faire 7ᵉ en n'étant pas très bien, c'était une belle performance. J'étais placée sur la poursuite. Je pense que j'aurais pu faire une très belle course si je n'étais pas sortie toute seule (12ᵉ à l'arrivée, NDLR). Je n'ai pas su jouer, donc je me suis dit OK, tu t'es plantée, mais tu ne peux t'en prendre qu'à toi. Maintenant, ressaisis-toi. Tu sais le faire, tu sais rebondir. C'est le moment de le prouver."

Q : Avec quatre titres individuels, vous rejoignez au palmarès la Française Marie Dorin-Habert, la Norvégienne Tora Berger et l'Allemande Laura Dahlmeier. C'est une fierté ?

R : "Ça cause quoi ! Ce sont des sacrés palmarès. C'est une petite fierté. C'est des filles que je regarde à la télé, que j'ai pu prendre, en exemple, pour certains points. Elles savent le travail que c'est. Depuis des mois et des mois, j'ai travaillé comme une dingue dans l'optique de mettre en place des choses pour être performante ici. Parce que ce n'est pas une piste qui ne me correspond. Et ces filles-là se rendent compte de ce que ça représente."