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Interview Flashscore - Theo Bair (Auxerre) : "Entre la Ligue 1 et moi, c'était écrit !"

Theo Bair
Theo Bair OLIVIER JUSZCZAK / Sipa Press / Profimedia / Stats Perform
Arrivé à Auxerre l'été dernier, Theo Bair se familiarise avec la Ligue 1 au sein d'un club promu mais ambitieux dans le jeu. Maillot des All Blacks sur dos, le Canadien (5 sélections, 1 but) parle très bien français mais préfère répondre en anglais à la veille de retrouver Jonathan David qu'il connaît depuis plus de 15 ans. Pour Flashscore avec le concours de la LFP International, le buteur nous raconte ses premiers mois en France ainsi que ses ambitions pour la deuxième moitié de saison.

Flashscore : Comment un Canadien se retrouve-t-il à Auxerre ?

Theo Bair : (Rires) Pour jouer au football bien sûr ! C'est une petite ville mais c'est très sympa et les gens sont très gentils ici. C'est différent de l'Ecosse, sans aucun doute. Tout est différent, à commencer par le sens de conduite sur la route. Mais c'est très agréable. 

Vous êtes arrivé à l'AJA cet été après une excellente saison à Motherwell ?

J'ai réalisé de très bons matches, notamment contre les Rangers à Ibrox. Mon agent m'a appelé pour me dire qu'Auxerre était intéressé par mon profil. J'ai toujours rêvé depuis tout petit d'un jour évoluer dans l'un des meilleurs championnats, et pour moi la Ligue 1 en fait partie. J'ai été ravi de cet intérêt. Plus jeune, lors d'un tournoi, le FC Nantes m'avait approché mais ma mère n'a pas voulu que je reste (sourire) Mais il semble que c'était écrit entre la Ligue 1 et moi. 

Vous avez joué quasiment tous les matches de championnat (4 titularisations en 15 rencontres, 1 but) : quel premier bilan faites-vous ?

Ce n'est pas exactement ce que j'espérais mais j'imagine que cela fait partie de mon apprentissage pour monter en gamme. Il faut découvrir de nouvelles choses, comme la manière de s'entraîner, d'appréhender l'adversité. Mes coéquipiers et le staff m'ont entouré et j'apprends tous les jours. J'avais confiance en mes capacités mais je m'améliore jour après jour. 

Vous avez débuté avec les Whitecaps de Vancouver : quelles différences voyez-vous dans le jeu avec la France ?

Je dirais que c'est plus technique et qu'il y a beaucoup moins d'espaces en France. Honnêtement, c'est le niveau au-dessus. Ici, il y a des joueurs très rapides, très forts, c'est ça qui me marque surtout. Et ce que je dis pour la MLS vaut aussi pour la Scottish Premiership. 

Vous pensez que la MLS regarde la Ligue 1 avec des yeux différents depuis que Wilfried Nancy a remporté le championnat la saison dernière avec DC United ? 

Les États-Unis et le Canada ont toujours eu beaucoup de respect pour le football français. Comme il y a de nombreux Canadiens à l'heure actuelle en Ligue 1, le championnat est plus regardé mais il était suivi aussi par le passé. 

Effectivement, il y a vous à Auxerre, Derek Cornelius et Ismaël Koné à l'OM, Maurice Bombito à Nice et Jonathan David qui, par son expérience avec Lille depuis plusieurs saisons, fait office de grand frère en quelque sorte.

Jonathan est plus jeune que moi (rires), c'est un petit frère pour moi (ils ont 5 mois d'écart, ndlr) ! Oui, nous sommes quelques uns cette saison, c'est très sympa de nous savoir ici, même si on n'a pas l'occasion de trop savoir sachant que nous sommes dans différents coins de France. C'est incroyable de se dire qu'avec John, on s'affronte depuis qu'on a 10 ans et qu'on va se retrouver ce vendredi en Ligue 1 ! C'est fou que deux gamins d'Ottawa (David est né à New York mais sa famille a ensuite émigré dans la capitale, ndlr) se retrouvent à ce niveau-là. 

On imagine que vous voulez marcher dans ses traces ?

Jonathan est le meilleur buteur de la Ligue 1 et même l'un des meilleurs au monde. Il est en France depuis plusieurs années avec la même réussite et je suis très surpris qu'il ne bénéficie pas de tout le crédit qu'il mérite. Il réalise de très grandes choses depuis de nombreuses années. On a évidemment envie de l'imiter et il est l'une des raisons pour lesquelles les Canadiens veulent évoluer en Ligue 1, pour connaître le même succès. 

Théo Bair sur Djibril Cissé
Théo Bair sur Djibril CisséČTK / imago sportfotodienst / Stephanie Grossetete / Panoramic

Auxerre réalise une très bonne phase aller, l'attaque tourne bien. Pour l'heure, vous êtes dans un rôle d'impact player en fin de match, c'est une place aussi frustrante qu'importante ?

Bien sûr, tous les joueurs veulent être titulaires mais quand le système mis en place fonctionne, il n'y a rien à dire mis à part qu'il faut continuer de travailler et de mettre à profit chaque opportunité qui se présente. J'ai pu entrer en jeu à plusieurs reprises pour apporter des solutions à l'équipe. Je veux marquer, comme tous les buteurs, mais il faut savoir être patient. Je veux jouer davantage mais je comprends les circonstances. 

Auxerre revient en Ligue 1 et au vu du classement, l'équipe peut aspirer à mieux que le maintien ?

Tout le club a une vision claire de ce qu'il veut être, du staff technique aux joueurs. Nous sommes très ambitieux, et nous travaillons ensemble, comme une famille. C'est très important de le dire, c'est la marque du club. Nous nous battons ensemble, nous n'avons peur de personne et, jusqu'à présent, les résultats sont bons. L'équipe performe sur le terrain mais aussi en dehors, le président Monsieur Zhou démontre que quand on investit du temps et du savoir-faire, le meilleur arrive. 

Dans le secteur offensif, vous avez un sacré coach en la personne de Djibril Cissé.

(Rires) Oh oui ! 

On l'imagine volontiers perfectionniste dans ses ateliers ?

Je ne sais s'il recherche la perfection mais il a été un excellent buteur, de classe mondiale. Il nous enseigne énormément. Il est passionné, très calme et il ne se focalise pas sur le négatif. Il nous apprend beaucoup de choses, il nous corrige quand il y a lieu de le faire. C'est du bonheur d'être avec lui parce qu'en plus il sait exactement ce qu'on a dans la tête quand on est un 9. 

Que peut-on vous souhaiter pour 2025 au niveau personnel ?

De marquer le nombre de buts que je me suis fixé dans ma tête. Je travaille très dur pour ça. J'ai de très hautes ambitions pour la deuxième partie de saison pour aider l'équipe le plus possible afin qu'on finisse haut dans le classement. 

Avec évidemment la Coupe du monde 2026 à la maison en perspective ?

Ça, c'est toujours dans ma tête !