Flashscore : Après cet entretien, vous avez rendez-vous avec le médecin de l'équipe. Comment va votre cuisse ?
Lucas Tousart : Ça va bien, j'ai même repris la course jeudi matin. Ça a été compliqué. J'ai juste fait le premier entraînement. Je suis content d'être là, de revenir en France, dans un championnat que j'aime et que j'apprécie.
Depuis votre départ en 2020, la Ligue 1 a-t-elle changé ?
J'ai suivi depuis 5 ans et c'est vrai qu'elle a évolué. Il y a des clubs et des joueurs différents, ça a pas mal bougé mais ça reste pareil dans l'ensemble.
Votre travail au milieu va-t-il changer par rapport à ce que vous avez connu en Bundesliga ? On dit souvent que la Ligue 1 propose des blocs plus compacts et qu'il y a plus d'espaces en Allemagne.
C'est une bonne question. Il y a des différences parce que la Bundesliga est un championnat assez ouvert et spectaculaire, avec beaucoup de buts. En tant que milieu de terrain, il faut savoir s'habituer à ce rythme. La Ligue 1 est plus posée, plus tactique, avec plus de qualités techniques.

Vous avez porté les maillots du club berlinois : le Hertha et l'Union. Comment jugez-vous cette rivalité ?
Il y a une certaine rivalité mais le Hertha est redescendu en deuxième division. Le derby est assez récent finalement parce que l'Union était montée il y a 6 ou 7 ans donc une rivalité s'était un peu installée mais on ne peut pas parler non plus de derby historique car il n'y en avait pas eu par le passé. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup de respect entre eux.
À l'Union, vous avez côtoyé Leonardo Bonucci. Comment était-il avec vous et le reste du vestiaire ?
On n'a pas partagé beaucoup de temps ensemble car il n'est resté que 6 mois et moi aussi je venais d'arriver. On apprend beaucoup d'un joueur comme Leonardo, avec une carrière de cette envergure. Il est très posé et réfléchi dans sa manière de voir le jeu. Pour lui, c'était une expérience particulière car c'était la première fois qu'il quittait son Italie et son style de jeu particulier. Il a eu besoin d'un petit temps d'adaptation au football allemand qui n'a rien à voir. C'est un super gars, très gentil, très accessible. Il est arrivé avec une étiquette de superstar dans un petit club familial et il s'est très bien intégré.
Revenons à Brest. Le milieu de terrain a beaucoup évolué, entre les départs de Madhi Camara puis Pierre Lees-Melou et votre arrivée ainsi que celle de Joris Chotard. Un trio Magnetti-Chotard-Tousart, c'est plutôt pas mal pour proposer du jeu !
(Rires) Oui, on va essayer de trouver nos marques ensemble, il y a aussi d'autres joueurs qui peuvent postuler et qui ont de la qualité. Ce sera à nous de trouver le bon équilibre. Il y a eu des départs importants à Brest et nous, les nouveaux, devons nous adapter, nous fondre dans ce collectif déjà en place et apporter notre pierre à l'édifice. C'est mon état d'esprit en tous cas.
Le président Denis Le Saint laisse du temps à son club pour trouver ses marques, il n'impose pas une qualification européenne impérative chaque saison. C'est rassurant de ne pas ressentir une forme d'urgence en ce début de saison ?
Ce qui s'est passé à Brest ces dernières années était fantastique. D'une manière plus générale, le football a évolué et certaines saisons peuvent être plus difficiles d'une année à l'autre. Brest a fait des ventes cet été, il y a aussi tout un aspect économique que les joueurs ne maîtrisent pas et s'il y a une pression tous les weekends pour être performant, le club est conscient de ses moyens, que cela peut prendre du temps car il y a eu du mouvement en toute fin de mercato. On travaille sereinement pour faire des résultats.
Brest affronte Nice, auteur du meilleur match de sa saison la semaine dernière contre Nantes (1-0). Ce sera une bonne opposition de styles.
Oui, on connaît bien le système de jeu voulu par Franck Haise, nous avons effectué un travail vidéo pour analyser les faiblesses des Niçois et pouvoir les déstabiliser. Ce sera un match intéressant pour nous, un test à domicile. Ce serait bien de sortir de ce match avec un résultat car on en a les capacités. On doit retrouver de la solidité défensive car on voit bien que devant, on arrive à se procurer des occasions. Il faut faire pencher les matches de notre côté. À nous d'être attentifs défensivement.
Vous êtes passé pro à Valenciennes mais vous avez éclos à l'Olympique Lyonnais. Est-ce qu'on vous en a trop demandé à l'époque en regard de son jeune âge à un poste où l'expérience est une composante importante ?
J'ai vécu de superbes années à Lyon mais à ce moment-là de ma carrière, j'avais envie de connaître autre chose, une expérience à l'étranger. Il y a eu des hauts et des bas en Bundesliga mais ça m'a fait grandir. Avec le temps, on voit le football différemment, tu as plus de recul sur certaines situations dans le jeu. À 28 ans, tu es plus mâture, tu réfléchis autrement sur ton jeu qu'à 22.
Brest a recruté au buzzer Rémy Labeau-Lascary et Pathé Mboup qui épauleront Mama Baldé et Ludovic Ajorque notamment. Cette attaque, en plus de la consistance au milieu, a un beau potentiel.
C'est la marque de fabrique de Grégory Lorenzi, le mercato se débloque à la fin et c'est un recrutement vraiment intéressant. Maintenant, nous avons des affinités à créer et à développer. On voit des connexions à l'entraînement et il faut qu'à présent cela se retranscrive en match.